Ce n’est pas une surprise, le développement de l’informatique dans nos sociétés constitue un véritable défi environnemental à relever. Avec l’émergence de l’informatique en nuage, les centres de traitement sont appelés à se multiplier pour permettre le stockage des données des utilisateurs sur des serveurs distants. Avec le risque évident d’affecter le climat, à cause de l’empreinte carbone de ces installations.
Ce constat est partagé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui a publié ce jeudi un rapport portant sur l’analyse des cycles de vie des technologies, en particulier les courriers électroniques et les requêtes web, et sur leurs impacts au niveau de l’environnement. Le document note que les TIC ont contribué en 2005 à hauteur de 2 % des émissions européennes de gaz à effet de serre. Ce chiffre devrait doubler à horizon 2020.
Réduire l’impression et l’envoi de mails
Face au défi écologique, l’Ademe suggère quelques pistes pour réduire l’impact de la technologie sur l’environnement. En matière de courrier électronique par exemple, l’agence invite par exemple à n’envoyer un mail qu’aux personnes qui sont vraiment concernées. Envoyer un mail à 10 personnes a un impact sur le changement climatique 4 fois moins important qu’un courrier envoyé à 100 personnes.
Même constat au niveau de l’impression des mails et des pièces jointes. En diminuant de 10 % le taux d’impression des courriels reçus par les employés d’une entreprise de 100 personnes permet d’économiser 5 tonnes de CO2 sur une année. Cela représente 5 allers-retours Paris / New-York. Là encore, l’Ademe recommande de n’imprimer que ce qui est utile et d’éviter la surimpression.
L’Ademe s’est également intéressée au stockage des courriers électroniques et des pièces jointes sur une longue période de temps. Sans surprise, plus les messages sont conservés longtemps sur un serveur, plus l’impact sur le changement climatique s’accroît. Dépoussiérer sa boîte aux lettres de temps à autre en supprimant les messages obsolètes est une solution pour réduire cet impact.
Des requêtes web polluantes
Faire une recherche sur le web, c’est bien. Optimiser sa requête, c’est mieux. C’est en substance le message qu’a voulu faire passer l’Ademe aux utilisateurs compulsifs des moteurs de recherche. En réduisant le nombre de pages consultées grâce à l’utilisation de mots-clés précis lors d’une recherche en ligne ou en saisissant directement l’uRL dans la barre d’adresse permet un gain de 5 kilogrammes équivalent CO2 par an. Une économie qui représente un trajet de 40 kilomètres parcourus en voiture.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie met notamment en avant le rôle des favoris. Le réchauffement climatique est moins impacté en passant par cette fonctionnalité plutôt que l’utilisation d’un moteur de recherche. L’accroissement de la durée de vie de l’ordinateur, de 4 à 7 ans par exemple, permet également de réduire les impacts environnementaux d’une requête web
L’Ademe rappelle par ailleurs qu’un internaute français effectue en moyenne près de 2,6 recherches par jour sur Internet. Sur une année, cela représente 949 requêtes qui génèrent 9,9 kilogrammes de CO2 par an. Ces émissions passent à 287 600 tonnes équivalent CO2 lorsqu’on prend en considération l’ensemble des internautes français, c’est-à-dire 29 millions d’individus.
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