Ce n’est pas un secret : la France, comme d’autres nations, s’arme pour l’ère des missiles hypersoniques. D’abord, en bâtissant de nouvelles défenses, capables d’intercepter tout vecteur hypervéloce. Ensuite, en s’intéressant à l’attaque. C’est le cas du futur missile nucléaire hypersonique ASN4G, qu’Emmanuel Macron a évoqué courant mars 2025.
C’est dans ce cadre qu’existe le projet V-MaX, pour véhicule manœuvrable expérimental. Ce programme, porté par l’agence de recherche de la Direction générale de l’armement (DGA), vise à élaborer un planeur hypersonique pour expérimenter les déplacements à très haute vitesse, au-delà de Mach 5 (au moins 6 100 km/h).
Il s’avère qu’un premier essai du V-MaX a été rendu public. Testé en 2023, il avait la particularité d’être lancé à partir d’une fusée-sonde américaine. Une dépendance à une solution étrangère forcément pas idéale pour qui a à cœur les problématiques de souveraineté, en particulier dans le domaine militaire. Mais cela va changer.
Une fusée-sonde française pour le planeur hypersonique
Comme l’a constaté le 23 mars Opex360, site spécialisé dans les questions de défense, le prochain essai se fera cette fois… depuis une fusée-sonde française. C’est ce qu’a fait savoir Martin Sion, le président exécutif d’ArianeGroup, lors de son passage devant la commission des affaires étrangères du Sénat, le 5 février — le compte rendu est tout récent, selon notre confrère.
« Nous utiliserons dès cette année une fusée-sonde française que nous sommes en train de développer », a-t-il ainsi glissé aux parlementaires — ce qui préfigure un nouveau vol d’essai pour 2025, à entendre Martin Sion. En la matière, l’entreprise ArianeGroup apparaît en effet plus qu’en mesure de fournir une solution nationale.

La société développe deux principaux produits : les fusées Ariane, dont la dernière version Ariane 6, et les missiles nucléaires balistiques M51 tirés depuis les sous-marins lanceurs d’engins. Elle est aussi impliquée dans le projet V-MaX, avec la DGA et l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA).
Selon Martin Sion, d’ailleurs, le programme avance particulièrement vite, eu égard de sa complexité et d’enjeux encore mouvants. « Le développement, en seulement trois ans, a eu lieu sur la base de modes de fonctionnement très innovants, car il s’agissait d’aller vite, de prendre plus de risques et de sortir de la logique habituelle », a-t-il ainsi insisté.
La suite est connue : le V-Max 2, qui ferait ses débuts en 2025 ou 2026. Mais les contours sont encore flous. Le patron de la DGA s’était excusé de ne pouvoir rentrer dans les détails pour « des raisons de confidentialité et de secret défense ». Malgré les faibles informations, il s’agit d’ores et déjà d’un signalement stratégique à destination des adversaires.
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