Google déploie enfin les AI Overviews en Europe, ses résumés de recherche générés par IA. Ils s’affichent presque partout dans l’Union européenne, mais pas en France.

En mai 2024, Google présentait ses AI Overviews : des résumés des résultats de recherche, sans qu’il soit nécessaire de cliquer sur plusieurs pages. Depuis quelques mois, de plus en plus de pays en profitent. En cette fin du mois de mars 2025, un gros morceau est ajouté à la liste : l’Union européenne. Sauf que tous les pays ne sont pas inclus : la France n’est pas dans la liste. Alors pourquoi les Français n’ont-ils pas droit aux Google AI Overviews ?

Les Google AI Overviews s’étendent enfin à l’Union européenne

Dans un court billet de blog publié ce 26 mars, Google écrit que les AI Overviews arrivent dans de nouveaux pays en Europe. Au début du mois, quelques tests avaient été effectués dans certains de ces pays auprès de quelques utilisateurs. Voici les pays qui en profitent désormais :

  • Autriche ;
  • Belgique ;
  • Allemagne ;
  • Irlande ;
  • Italie ;
  • Pologne ;
  • Portugal ;
  • Espagne ;
  • Suisse.
Les Google AI Overviews sont désormais disponibles en allemand // Source : Google
Les Google AI Overviews sont désormais disponibles en allemand. // Source : Google

Mis à part la Suisse, tous sont des pays de l’Union européenne. Il y a même dans cette liste deux pays où le français est parlé : la Belgique et la Suisse. Si la Belgique n’a droit qu’à l’anglais, la Suisse, elle, a droit à l’allemand, à l’italien, à l’anglais et même au français. On en est donc certain : Google sait répondre en français.

Pour le moment, les AI Overviews seront limités aux utilisateurs de plus de 18 ans connectés via leur compte Google. Ces résumés de résultats de recherche par IA s’afficheront « lorsque nos systèmes détermineront qu’ils sont les plus utiles, avec des liens en évidence vers le web pour que les utilisateurs puissent facilement en savoir plus », écrit Google.

Google AI Overviews. // Source : Google
Google AI Overviews. // Source : Google

Dans le même temps, Google a lancé son alternative à Perplexity, à savoir un chatbot qui rédige un petit article lorsqu’on fait une recherche. Un « AI Mode » qui va plus loin que les AI Overviews, et qui n’est qu’en phase d’expérimentation.

La France toujours privée des nouvelles recherches Google

Pourquoi cette exclusion de la France ? On pourrait supposer que le RGPD (et par extension la CNIL), ou encore le Digital Markets Act, gênent Google dans son expansion des AI Overviews. Il est probable que ces textes de loi l’aient gêné, mais il s’agit de textes européens : Google semble avoir trouvé comment les respecter. On pourrait avancer que la France est particulièrement rigide sur les fausses informations que peuvent produire les AI Overviews (comme le fait d’ajouter de la colle sur sa pizza).

Voilà à quoi ressemble le résumé d'une recherche par IA dans Google
Voilà à quoi ressemble le résumé d’une recherche par IA dans Google. // Source : Google

Interrogé par Numerama, Google indique que les AI Overviews n’ont pas été lancées en France à cause d’« incertitudes juridiques », sans les préciser. Quant à une arrivée en France, Google n’a pas souhaité confirmer, ni spécifier si les AI Overviews y seront différentes. Des incertitudes juridiques qui pourraient être liées aux droits voisins.

Google en mauvais termes avec la France sur les droits voisins

Google utilise les contenus de médias pour ses résultats de recherche, dans Google Actualités ou encore dans Google Discover (les articles qui sont affichés sur l’écran d’accueil de votre smartphone Android ou plus généralement dans Google). Même chose pour son chatbot Gemini : il peut alimenter ses réponses grâce à des articles de presse. Même si Google apporte beaucoup de trafic à ces médias, il utilise aussi leurs contenus pour alimenter ses fonctions.

Sauf que ces contenus (y compris les titres, images, et introductions d’articles) sont aussi soumis au droit d’auteur. En France, Google doit payer les agences de presse et médias lorsqu’il utilise leurs contenus, au nom des droits voisins.

Source : Google
Google et les droits voisins, c’est compliqué. // Source : Google

Cependant, Google a été condamné en 2021 à 500 millions d’euros d’amende pour le non-respect de cette loi. Rebelote en mars 2024 : l’Autorité de la concurrence a condamné Google à verser 250 millions d’euros d’amende pour ne pas l’avoir respectée. L’autorité a pointé du doigt l’utilisation des contenus de presse dans Gemini. Elle a relevé que Gemini (à l’époque nommé Bard) avait été entraîné avec ceux-ci, sans l’accord des éditeurs. Elle regrettait que Google ne proposait pas de solution pour que les éditeurs s’opposent à l’utilisation de leurs contenus. Ce que Google a mis en place depuis pour éviter d’autres répressions juridiques.

Enfin, en novembre dernier, Google a expérimenté le fait de ne plus afficher les journaux européens dans ses résultats de recherche auprès de 1% de ses utilisateurs en France. Ce qui n’a pas plus au Syndicat des éditeurs de la presse magazine, qui a saisi le tribunal de commerce de Paris. En urgence, ce dernier a ordonné à Google de renoncer à son expérimentation, sous peine d’une astreinte de 900 000 euros par jour.

Depuis, Google cherche l’apaisement avec les autorités françaises et veut éviter de nouvelles amendes. Ces cas récents montrent toutefois que Google ne semble pas prêt à collaborer totalement avec la presse française. Ne pas déployer les AI Overviews sur le territoire permet au géant du web de ne pas avoir à davantage rétribuer les médias.

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