C’est la fin d’une époque. Lancé en 1982, le Minitel va tirer sa révérence l’année prochaine. France Télécom a en effet décidé de mettre un terme à cette invention française en lui permettant toutefois de souffler sa 30ème bougie. L’opérateur historique a en effet repoussé la date fatidique, prévue initialement le 30 septembre 2011, en lui accordant un répit de neuf mois. C’est finalement le 30 juin 2012 que le Minitel cessera d’exister.
« Nous avons décidé de repousser cet arrêt au 30 juin 2012 pour apporter plus de confort aux éditeurs qui doivent migrer leurs services vers Internet » a déclaré un porte-parole de l’opérateur, interrogé par l’AFP. « Même si le Minitel fait toujours du chiffre d’affaires, les usages et le trafic sont en nette décroissance. Il se dirige vers une mort naturelle« , sans doute accélérée par l’émergence d’Internet il y a maintenant quinze ans.
À son heure de gloire, en 2002, le Minitel était présent dans près 9 millions de foyers et d’entreprises. Huit ans plus tard, seuls 810 000 terminaux étaient encore en circulation en France. Malgré l’arrivée des offres Internet haut débit et l’inexorable déclin, le Minitel a encore généré un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros brut l’an dernier. Vingt ans plus tôt, le chiffre d’affaires était d’un milliard d’euros.
Technologie française, le Minitel n’a jamais percé à l’étranger. Il permettait pourtant, bien avant Internet, d’accéder à des services bancaires, acheter par correspondance, jouer à des jeux, retrouver un numéro de téléphone, consulter la météo ou encore accéder à des services pour adultes. Fin 2010, quelques 1 880 services étaient encore disponibles, contre 25 000 au milieu des années 90.
D’aucuns rappelleront sans doute que le Minitel peut partir l’esprit tranquille, puisqu’il s’est trouvé un digne héritier : Internet. Benjamin Bayart, président du fournisseur d’accès à Internet FDN, a en effet critiqué en 2007 l’orientation que prend le réseau des réseaux depuis plusieurs années. Dans une conférence donnée aux 8ème rencontres mondiales du logiciel libre, devenue célèbre, il s’est demandé si Internet n’était finalement pas un Minitel 2.0.
( photo : BY-NC-SA Loïc Le Meur )
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