C’est une situation que tout conducteur connaît. Lorsqu’un véhicule prioritaire surgit sur la voie publique, tous les automobilistes de la zone sont tenus de manœuvrer leur véhicule de façon à laisser un passage suffisamment large pour qu’il puisse se frayer un chemin. Sur une route à deux voies par exemple, les voitures doivent s’écarter du centre de la chaussée pour que les véhicules d’intérêt général puissent avancer.
Cette règle, les habitués de la route doivent la suivre dès l’instant où ils entendent la sirène caractéristique du véhicule en question (comme un camion de pompiers, une ambulance ou bien une voiture de police…) et voient le gyrophare en action.
Mieux vaut d’ailleurs s’y conformer. En cas d’infraction, le code de la route par son article R415-12 prévoit non seulement une amende salée, mais aussi un retrait de quatre points sur le permis de conduire et l’interdiction de prendre le volant pour une durée maximale de trois ans. Il est donc nettement préférable de céder le passage aux véhicules prioritaires, d’autant que c’est une décision de bon sens.
Mais comment cela va-t-il se passer lorsque, dans quelques années, les conducteurs ne seront plus des hommes et des femmes mais des systèmes embarqués ? Ou, en tout cas, quand la route sera partagée à la fois par des automobilistes et des voitures capables de se diriger seules ? Si les premiers continueront de respecter le code la route, les secondes sauront-elles réagir quand l’avertisseur deux tons sera actionné ?
C’est en réfléchissant à cette problématique que Google a déposé un brevet en août 2014, dont la validation a eu lieu au début du mois par le bureau américain des marques et des brevets (USPTO). Remarqué par Read Write, il décrit un système de détection des véhicules d’urgence par les voitures sans pilote de Google et les instructions à suivre le cas échéant (s’écarter dès que possible).
Le brevet décrit une méthode se concentrant avant tout sur le repérage visuel des lumières émises par le gyrophare des véhicules d’intérêt général, même si une analyse sonore est aussi évoquée dans le document. Il pourrait également y avoir un dispositif de détection des véhicules eux-mêmes, afin de jauger leur taille, leur forme et même leur couleur, pour avoir la certitude qu’il s’agit bien d’un véhicule prioritaire.
Breveter, vraiment ?
Avec l’arrivée des voitures autonomes, il est tout à fait compréhensible que les industriels travaillent sur des solutions techniques qui permettront à ces automobiles de respecter le moindre aspect du code de la route.
Cependant, on peut se demander s’il est opportun de breveter un système — c’est-à-dire demander l’exclusivité — qui concerne l’intérêt général. En effet, vu l’objectif poursuivi par ce procédé, on ne peut que souhaiter qu’il soit aussi largement répandu que possible, afin que les pompiers, les ambulanciers ou les forces de l’ordre puissent accomplir leur mission sans être trop gênés par la circulation. Mais sans doute vaut-il mieux que Google brevette cette technologie qu’un vulgaire patent troll…
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