Si vous ne pouvez pas vous payer la Switch 2, achetez une Switch : c’est en substance ce qu’a fait comprendre Doug Bowser, le patron de Nintendo of America, dans des propos relayés par CBC le 7 avril. Où il explique qu’il a conscience que la console, présentée en grande pompe il y a une semaine, est très chère et ne sera pas accessible à tout le monde.
En bref, si vous vouliez une preuve supplémentaire que la firme nippone est entrée dans l’ère du premium avec la Switch 2, alors l’homonyme du grand méchant de la saga Mario en fournit une sur un plateau : « Nous croyons que le prix est en adéquation avec les bénéfices de la console et l’expérience de gameplay dans son ensemble », explique-t-il. Sur ce point, on est d’accord. Sur le reste, en revanche…
Nintendo sait que la Switch 2 est très chère (mais s’en fiche)
« Nous avons conscience que certaines personnes ne pourront pas acheter la Switch 2 à ce prix. Voilà pourquoi nous souhaitons garder les autres Switch disponibles, afin de permettre aux gens d’avoir l’opportunité d’entrer dans notre univers gaming, de faire partie de ce monde et de voir les bénéfices, qu’importe la plateforme », explique Doug Bowser dans des propos qui ne manqueront pas de faire bondir et qui sont, au mieux, maladroits, au pire, terriblement condescendants. Surtout dans un contexte compliqué, entre les fans qui réclament déjà une baisse des prix et la situation alarmante aux États-Unis.
Doug Bowser sous-entend que la première Switch continuera d’être alimentée encore quelques mois. C’est vrai pour certains gros jeux à venir, comme Metroid Prime 4: Beyond ou encore Légendes Pokémon : Z‑A. Mais pour Mario Kart World, il faudra obligatoirement investir dans une Switch 2 et nous n’avons aucune visibilité sur le calendrier de 2026 de la Switch. Par le passé, Nintendo a souvent vite abandonné ses anciennes consoles. L’argument de la Switch 1 passe mal.
Les déclarations de Doug Bowser ne sont pas sans rappeler celles de Don Mattrick, ex-cadre de Microsoft. Lors de l’E3 2013, il avait répondu aux critiques sur la connexion obligatoire pour jouer à la Xbox One : « Fort heureusement, nous avons un produit pour celles et ceux qui n’ont pas de connexion, il s’appelle la Xbox 360. » Il renvoyait alors vers la génération précédente et la suite a été un cataclysme pour Microsoft : alors que la Xbox 360 a connu une belle vie commerciale, les ventes se sont effondrées avec la Xbox One et la firme de Redmond paye encore les pots cassés aujourd’hui.
Nintendo ne doit surtout pas prendre pour acquis le succès de la Switch 2, surtout avec cette stratégie commerciale (tout est facturé, même une démo qui devrait être gratuite). Au regard de la conjoncture et des enjeux, Doug Bowser aurait tout intérêt à tenir un discours plus avenant. En marketing, l’arrogance ne fonctionne que trop rarement.
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