Rien ne va plus entre Tesla et l’équipementier Mobileye, qui lui fournissait jusqu’à récemment des capteurs EyeQ3 conçus pour détecter les voitures et les voies de circulation. Les deux entreprises avaient annoncé en juillet dernier qu’elles cessaient leur collaboration autour du système Autopilot, et les deux se mettent désormais publiquement en cause.
Dans un communiqué, Tesla avait expliqué à l’époque que l’équipementier israélien ne réussissait pas à tenir le rythme des évolutions souhaitées par le constructeur. « Notre séparation était inévitable », avait même commenté Elon Musk.
Mais la réponse de Mobileye est cinglante. Interrogé par Reuters, son président et directeur technologique Amnon Shashua assure que c’est en fait son entreprise, qui fournit 70 % du marché des capteurs utilisés par les voitures intelligentes, qui aurait décidé de rompre les relations commerciales en raison des risques trop importants que prendrait Tesla avec leur technologie.
Il reproche au constructeur de « pousser trop loin en termes de sécurité » le pilotage automatique proposé aux propriétaires des Tesla, en faisait croire qu’il saurait éviter les accidents mieux que les conducteurs humains. Or, la technologie fournie par Mobileye « n’est pas conçue pour couvrir de façon sûre toutes les situations possibles de crash », et la firme israélienne estime que faire croire le contraire « sera préjudiciable à long terme pour les intérêts de l’entreprise et pour les intérêts de toute l’industrie ».
Mobileye, dont le nom avait été cité au moment de l’accident mortel subi avec une Tesla Model S en mode Autopilot, ne voulait plus que sa marque puisse être associée à de tels accidents. « Quelle que soit la manière dont vous présentez ça, (Autopilot) n’est pas prévu pour ça. C’est un système d’assistance au conducteur et pas un système sans conducteur », rappelle Shashua.
Tesla lui-même n’a de cesse pourtant de répéter, et plus encore depuis l’accident mortel, que son Autopilot n’est effectivement pas un mode de conduite automatisée qui permettrait au conducteur de se désintéresser de la route. Ses systèmes s’assurent d’ailleurs que le conducteur laisse ses mains sur le volant, ou lui rappellent régulièrement de le faire s’il détecte qu’il n’y a pas de pression. Mais le constructeur reste régulièrement critiqué, y compris par des associations de consommateurs, pour sa communication jugée ambigüe, ne serait-ce que par le nom de la fonction « Autopilot », qui induit en erreur.
Tesla, qui utilise désormais exclusivement ses propres technologies d’analyse de la route, a mis à jour son Autopilot pour renforcer sa fiabilité, et pour ajouter de nouvelles contraintes évitant que les conducteurs ne fassent trop facilement confiance au pilotage automatique.
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