La liste est, une fois encore, abondante. Elle traduit surtout la détermination intacte des titulaires de droits à combattre le piratage sur Internet, malgré le large développement de l’offre légale, qui a conduit au fil du temps à ramener beaucoup d’internautes sur les plateformes de streaming licites, comme Netflix (pour la vidéo) et Spotify (pour la musique).
Dans un jugement rendu le 10 avril 2025, et signalée sur Bluesky par l’avocat Alexandre Archambault, le tribunal judiciaire de Paris a ordonné aux quatre principaux fournisseurs d’accès à Internet (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile) de bloquer dans les deux semaines, et pour une durée d’un an et demi, 60 adresses.
Dans le détail, l’ordonnance du tribunal cible 17 sites et de nombreux noms de domaine utilisés comme solution alternative pour se connecter — justement pour tenter de contrer des blocages mis en place par les opérateurs. Parmi les plateformes ciblées, on retrouve des noms d’ailleurs bien connus de l’écosystème pirate francophone.

CPasBien, Torrent9, Monstream parmi les sites ciblés
Ainsi, la décision mentionne Torrent9 et CPasBien, deux plateformes sur lesquelles sont regroupés des petits fichiers à télécharger, avec lequel on peut ensuite récupérer des films ou des séries complètes via des échanges avec le protocole BitTorrent — ce qui nécessite un logiciel dédié. On trouve aussi beaucoup de sites de streaming, à l’image de MonStream.
- dulourd
- enstream
- filmstreaming
- fmovieshq
- justdaz
- monstream
- myflixerz
- sadisflix
- smartv-streaming
- top-stream
- cpasbien
- torrent9
- vidstem
- wiflix-catalogue
Des adresses alternatives en pagaille
Dans cette liste, certains sites utilisent de nombreux noms de domaine pour multiplier les points d’accès vers leur espace — et ainsi tenter de passer entre les mailles du filet. On compte ainsi 28 adresses avec un nom liés à Torrent9, 8 autres pour CPasBien ou encore 9 pour MonStream. Ces trois espaces occupent ainsi l’essentiel de l’ordonnance judiciaire.
D’ailleurs, on trouve dans la liste beaucoup d’adresses construites avec des extensions de nom de domaine assez exotiques sous nos latitudes. Si les sites utilisent d’ordinaire des « .fr » (pour la France) ou des « .com » ou des « . net »), on a à faire ici à des adresses bien plus inhabituelles, avec des « .ceo », « .men », « .ninja » ou encore « .blog ».

On trouve aussi des zones géographiques comme « .gd » (Grenade), « .cz » (République tchèque) ou encore « .lc » (Sainte-Lucie). Ces adresses sont des extensions de pays, mais dont l’accès est libéralisé. Une ouverture dont les sites illicites profitent depuis longtemps, comme ils exploitent à plein les nouvelles extensions de nom de domaine, plus créatives ou spécifiques.
Cette large diversification, observée depuis longtemps dans le milieu du piratage, est désormais largement combattue devant les tribunaux, avec en outre des moyens renforcés. En effet, le tribunal judiciaire a rappelé dans sa décision l’existence de mécanismes qui permettent d’actualiser la liste des adresses à bloquer. Éternel jeu du chat et de la souris.
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