Fortement développée aux États-Unis, la vidéo à la demande par abonnement est encore loin d’avoir conquis l’Hexagone. Là où plusieurs acteurs de poids ont vu le jour de l’autre côté de l’Atlantique, comme l’incontournable Netflix, les acteurs français continuent de plancher sur un modèle économique viable et adapté au marché français. Plusieurs services de vidéo à la demande devraient toutefois voir le jour d’ici la fin de l’année.
Ce sont en tout cas les objectifs affichés d’Allociné et Canal+. Selon le quotidien économique Les Échos, les deux sociétés souhaitent lancer chacune de leur côté un service de vidéo à la demande dans les prochains mois. En juillet dernier, il avait été rapporté que les deux cofondateurs d’Allociné, Jean-David Blanc et Patrick Holzman, directeur audiovisuel de Free, souhaitaient acquérir Free Home Vidéo (FHV) pour lancer « un Netflix à la française« .
Un abonnement mensuel autour de 10 euros
« L’important dans les offres par abonnement, c’est l’exhaustivité de l’offre, sa diversité et l’accessibilité du service, pas la nouveauté qui en revanche fait le marché du DVD ou de la vidéo à l’acte » avait analysé Jean-David Blanc. En conséquence, l’objectif des fondateurs d’Allociné est de proposer un catalogue riche de 10 000 œuvres mêlant longs-métrages et séries TV, le tout en illimité.
Du côté de Canal+, l’inauguration de sa propre plate-forme est attendue à l’automne prochain. D’après Les Échos, cité par Freenews, le catalogue de films et de séries devrait en particulier reposer sur les titres diffusés sur Canalplay, un site de téléchargement de vidéos appartenant au groupe. L’accès au catalogue devrait être illimité et pour un prix situé autour de 10 euros par mois.
Dailymotion également dans la course
En plus de Canal+ et Allociné, il faudra aussi compter sur Dailymotion. La plate-forme française de vidéos prévoit de lancer une offre de vidéos payantes avant la fin de l’année. Selon nos informations, la plate-forme française est en train de tisser des liens avec les fournisseurs d’accès à Internet, notamment Free, pour déployer son offre directement sur les boîtiers TV.
Il est fort probable que Dailymotion s’appuie sur le catalogue de films de Studio 37, la filiale cinéma d’Orange, pour se tailler rapidement une forte part de marché dans le streaming par abonnement. En effet, rappelons que le fournisseur d’accès à Internet a racheté 49 % des parts de Dailymotion en début d’année et se garde une option pour l’acquérir totalement dans deux ans.
L’Américain Netflix lorgne sur l’Europe
Canal+ et Allociné devront néanmoins composer avec l’arrivée prochaine de Netflix en Europe, dont le lancement sur le Vieux Continent est prévu en 2012. Le service américain promet en effet d’être un redoutable adversaire dans la mesure où les prix pratiqués sont particulièrement agressifs par apport aux montants que les plates-formes françaises devraient appliquer. L’abonnement mensuel de Netflix ne coûte que 7,99 dollars (environ 5,56 euros).
Le succès de Netflix est tel que le service américain aurait récemment dépassé le protocole BitTorrent au niveau de la consommation de bande passante aux États-Unis. Ce qui semble tout à fait plausible, au regard du prix de l’offre particulièrement raisonnable, de la richesse de son catalogue (qui intègre en particulier les films récents) et du nombre d’abonnés : 23 millions.
Les films sortis en salles il y a moins de 3 ans exclus
Les services disponibles en France devront par ailleurs se plier à la chronologie des médias, dont les dispositions sont loin de faciliter l’émergence de la VOD en France. En effet, l’arrêté du 9 juillet 2009 expose « qu’une œuvre cinématographique peut faire l’objet d’une exploitation par un service de vidéo à la demande par abonnement à l’expiration d’un délai de 36 mois à compter de la date de sortie en salles« .
Autrement dit, il est interdit de proposer une offre de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) avec des films sortis en salle il y a moins de trois ans. Or, ce sont justement les films les plus récents qui ont fait de Netflix un service incontournable pour de nombreux internautes américains. Dans ces conditions, la SVOD risque fort de rester embryonnaire dans l’Hexagone.
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