Israël a le Dôme de fer et la Fronde de David pour se protéger des attaques ariennes, les États-Unis pourraient bientôt compter sur le Dôme doré. En effet, Washington planche sur sa propre solution technologique, similaire dans son principe à la stratégie adoptée par Tel-Aviv pour repousser les tirs de missiles et de roquettes, et les survols de drones.
Lors d’une prise de parole au Congrès début mars, Donald Trump appelait les parlementaires à « financer un bouclier de défense antimissile ultramoderne pour protéger [le pays], le tout fabriqué aux USA ». Un décret était d’ailleurs signé, début avril, par le président des États-Unis pour ce projet de « Golden Dome for America ».
Aujourd’hui, Reuters révèle dans son édition du 17 avril que ce programme a attisé l’intérêt de plus de 180 entreprises, selon une source au Pentagone. De grands groupes du secteur de la défense sont évidemment attendus sur ce terrain, comme Lockheed Martin, Boeing et Northrop Grumman, mais aussi une galaxie de sociétés plus petites, et des startups.
Détecter et suivre des tirs de missiles
Il apparait toutefois que SpaceX serait en bonne position pour se placer dans ce projet. Non pas pour fournir des armements, mais pour mettre à disposition des moyens spatiaux de détection — des satellites en somme, dans le cadre d’une constellation visiblement distincte de Starlink. Celle-ci compte déjà plus de 7 000 exemplaires et sert à fournir un accès à Internet.
Selon l’agence de presse américaine, SpaceX aurait en tête une flotte de 400 à 1 000 satellites dédiés à la détection des menaces et à leur poursuite. Il y aurait aussi une autre armée de satellites, composée de 200 engins tueurs, mais pilotée par une autre entreprise. Celle-ci pourrait être équipée de lasers et de missiles.
Fondateur de SpaceX, Elon Musk, qui cumule par ailleurs les casquettes de directeur général et directeur technique, a contesté sur X les informations de Reuters. « Ce n’est pas vrai », a-t-il écrit le 17 avril, sans plus de détails. L’agence de presse, dans son article, déclare s’appuyer sur plusieurs sources, dont six personnes proches du dossier.

Toujours, selon les informations de nos confrères, SpaceX se serait alliée à deux autres entreprises bien connues, et dont le nom provient de l’univers du Seigneur des anneaux : Palantir Technologies et Anduril Industries. Ce trio tiendrait ainsi la corde pour la composante satellitaire du Golden Dome, mais le projet est encore très embryonnaire.
La première firme est spécialisée dans l’agrégation et le traitement de grands volumes de données au profit des autorités, à des fins de renseignement et de défense. La seconde conçoit des systèmes de défense autonomes — drones, capteurs, systèmes d’intelligence artificielle — servant à des fins de surveillance et de défense.
SpaceX s’intéresse depuis longtemps au volet militaire de l’espace. Déjà en 2018, la société se disait disposée à mettre en orbite des armes spatiales, si c’est pour la défense du pays. L’entreprise envoie d’ailleurs régulièrement des satellites de renseignement pour le compte de l’armée et travaille sur des programmes tels Starshield et PWSA.
D’immenses incertitudes
Ce programme est relativement incertain, en raison des coûts inhérents (il est évoqué une dépense de plusieurs centaines de milliards de dollars étalés sur des années). SpaceX pourrait avoir besoin de 6 à 10 milliards de dollars pour sa seule partie. Quant au calendrier, le déploiement débuterait de 2026 à 2030.
Cela étant, des embuches pourraient surgir en cours de route et faire tomber ce plan à un moment ou à autre : son coût pharaonique, sa durée de gestation, sa faisabilité technique, son intérêt militaire, ou bien ses effets géopolitiques en matière de dissuasion. Par ailleurs, il pourrait y avoir aussi des problèmes d’ordre plus politiques.
Concernant SpaceX, il pourrait y avoir aussi un problème de dépendance du Pentagone vis-à-vis de l’entreprise d’Elon Musk. Autre souci : la question du conflit d’intérêts, au regard de la camaraderie que le milliardaire américain a noué avec le locataire de la Maison-Blanche, et qui pourrait lui donner des passes droits.
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