Napster est déjà mort deux fois. La première fois, c’était en 2001, quand un juge américain a décidé de l’abattre pour la seule raison que Shawn Fanning et ses collègues étaient incapable de filtrer le réseau et d’empêcher le téléchargement de toutes les chansons protégées par le droit d’auteur. La seconde fois, c’est son âme qui est morte, lorsque son nom et son image fût exploitée pour faire naître un service entièrement DRMisé, payant et sans originalité.
Mais ce service est lui-même appelé à mourir d’ici la fin 2006, si l’on en croit le Chicago Tribune. Leon Lazaroff y résume la situation en indiquant que Napster « est peut-être légitime maintenant, mais ça n’est pas une garantie de succès sur le long terme« .
Au premier trimestre 2005, Napster n’a enregistré que 25.000 abonnés supplémentaires. Ils en avaient eu 86.000 le trimestre précédent, à force de campagnes marketing et d’une couverture de presse tonitruantes.
20 millions de dollars de chiffre d’affaires sont attendus pour le premier trimestre. Sur ces 20 millions, 16 iront directement dans les poches des maisons de disques. « Le coût de la légitimité« , note Lazaroff. Napster a dépensé en tout 27 millions de dollars, dont 20 millions pour sa promotion. « Avec 132 millions de dollars en caisse à la fin du mois de mars, et avec environ 27 millions par trimestre, Napster a environ jusqu’à la fin 2006 pour améliorer de façon significative ses marges d’opération, ou il risque l’implosion« .
Si Napster meurt, en sachant que 16 millions sur les 20 millions encaissés vont aux maisons de disques, à qui sera la faute ?
Aux internautes que l’on accusera encore et toujours d’utiliser des services P2P ?
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