Microsoft est-il en train de prendre ses distances avec Flash ? Mercredi, le géant de Redmond a présenté lors de la conférence Build son nouveau système d’exploitation : Windows 8. À cette occasion, la société a pu dévoiler plus en détail Metro, la nouvelle interface orientée tactile destinée aux tablettes numériques. Or, il s’avère que la version d’Internet Explorer prévue pour Metro n’intègrera pas la technologie Flash conçue par Adobe.
Pas de plugins dans IE10 Metro
Faut-il y voir la volonté de Microsoft d’abandonner le Flash, et de rejoindre par conséquent la position particulièrement rigide d’Apple sur le sujet ? Pas tout à fait. Effectivement, Microsoft compte bien se passer du Flash pour la version Metro de son navigateur web. Mais cela s’inscrit dans une politique plus générale, puisque l’entreprise américaine veut tout simplement se passer des modules complémentaires.
Dans un billet de blog publié mercredi, l’un des ingénieurs de Microsoft explique qu’éviter de faire fonctionner des plugins sur la version Metro d’Internet Explorer confère quelques avantages. Cela augmente la sécurité générale du navigateur, sa stabilité ainsi que la confidentialité de l’internaute. « Les plugins ont été importants au début de l’histoire du web. Mais le web a parcouru un long chemin avec le HTML5« .
Un argumentaire proche de celui d’Apple
Un argumentaire qui n’est pas sans rappeler celui de Steve Jobs, l’ex-patron d’Apple. En 2010, celui-ci avait produit une liste des critiques régulièrement adressées à Flash : format propriétaire, problèmes de sécurité réguliers, instabilité chronique répercutée sur les navigateurs, consommation importante des ressources du système (impact sur les batteries), impossibilité d’utiliser un écran tactile…
« Flash a été créé à l’ère du PC, pour des PC avec des souris. Mais l’ère du mobile c’est une faible consommation en énergie, des interfaces tactiles, et des standards web ouverts. Tous des domaines où Flash échoue » avait jugé avec sévérité Steve Jobs. L’avenir est donc au HTML5. Fini le temps des plug-ins, selon Apple. Une position à laquelle semble se rapprocher Microsoft.
Microsoft mise sur le HTML 5
L’entreprise s’appuie d’ailleurs sur l’analyse de 97 000 sites web de première importance pour justifier sa politique. 62 % d’entre eux qui utilisent Flash passent à l’HTML 5 en cas d’absence de support du plug-in. La transition a donc bien commencé et Microsoft veut montrer sa détermination à accompagner le mouvement. Reste que le mouvement est limité, puisque la décision ne concerne que IE10 version Metro.
L’interface classique, elle, ne subira aucune modification spécifique. Internet Explorer 10 supportera les modules complémentaires et Flash pourra être déployé dans le navigateur. Toutefois, il faut reconnaître que la démarche de Microsoft est intéressante puisqu’elle couvre tous les modèles possibles et donc aussi à Silverlight (le concurrent de Flash développé par Microsoft).
Adobe n’a pas dit son dernier mot
Adobe, qui a fait de Flash l’un de ses produits les plus répandus, accueille évidemment la décision de Microsoft avec une certaine réserve. Dans un billet de blog publié le lendemain, la société basée à San José a tenu à rappelle qu’elle travaillait « étroitement avec Microsoft, Google, Apple et d’autres au sein de la communauté HTML pour stimuler l’innovation dans le HTML5« .
Et d’ajouter dans le même temps s’attendre à voir apparaître dans Metro des applications basées sur Flash via Adobe AIR, à l’image de ce qui se fait aujourd’hui avec Android, iOS et BlackBerry.Tablet OS. Ce programme permet d’exécuter des applications sur le système d’exploitation. Adobe espère que cette solution, à défaut d’inverser la tendance, retardera l’échéance de la fin de Flash.
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