Zetta n’était pas une entreprise particulièrement connue jusque-là. Petite marque espagnole de sept employés, vendant sur le territoire hispanique des téléphones à bas prix, elle ne semblait pas taillée pour apparaître dans la presse tech internationale. Et pourtant, son zèle attire depuis moins d’une semaine la foudre des médias castillans qui l’accusent d’avoir dupé ses clients.
Alors que la société défendait l’idée de construire des smartphones rivalisant avec l’iPhone en Espagne, dans la région estrémadurienne, il s’avère que tous ses produits sont en fait des produits Xiaomi grimés. Loin d’être conçus et fabriqués en Espagne comme le promettait la marque, ses smartphones sont en réalité nés et produits en Chine, dans les centres de recherches et les usines Xiaomi.
Et c’est loin d’être un partenariat entre les deux marques : les smartphones de Zetta ne sont pas des produits fournis en marque blanche par le Chinois, comme cela a pu se voir chez Wiko ou Archos en France, mais seulement des téléphones importés sur lesquels les espagnols collent des logo et des stickers pour tenter de masquer la marque Xiaomi.
En décollant un autocollant placé derrière la batterie, un client a pu retrouver le fameux logo de la marque chinoise. En réalité, un coup d’œil sur le site de Zetta et son catalogue permet déjà de deviner la combine, chacun de ses produits partage une curieuse ressemblance avec les produits Xiaomi.
On retrouve ainsi, respectivement de gauche à droite, le Xiaomi Hongmi, le Xiaomi Redmi Note 2, puis le Note 2 Prime et enfin le Redmi 2.
La tromperie est aussi grossière qu’embarrassante pour Zetta. Après avoir gardé le silence sur ce véritable scandale qui a agité l’Espagne, la marque a finalement écrit un billet de blog assez maladroit dans laquelle elle précise que son activité d’entreprise a toujours été de fournir le support et le logiciel à des produits — oubliant au passage sa promesse de produire en Espagne.
De plus, le support et le logiciel tant vanté par la société n’est en fait qu’une installation frauduleuse de la ROM de Cyanogen sur les smartphones Xiaomi. En considérant que chaque téléphone est vendu jusqu’à plus de 100 € son prix initial, l’installation d’une ROM est un peu cher payée, selon nous.
Et Zetta est de fait en tort sur deux fronts, en Espagne où elle a menti à ses clients, et par rapport à Xiaomi puisqu’elle détourne ses produits. On savait Xiaomi déjà en guerre avec les nombreuses marques chinoises qui produisent ses produits en contrefaçon : la marque doit désormais rajouter à sa liste des fraudes à combattre les entreprises européennes qui font passer leurs produits pour des inventions locales.
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