La musique est l’art le plus diffusé et le plus apprécié. Combien de fois a-t-on entendu dans les rues des morceaux de Bob Dylan ou de Johnny Cash ? Et qui ne connaît pas la fameuse intro de guitare de Smoke On The Water ou le solo de saxophone de Born to Run ?
Chaque chanson a un style artistique unique qui reflète la sensibilité du musicien qui la porte et la compose. Et si les instruments de musique pouvaient avoir une sorte de personnalité bien à eux, capables de produire des sons uniques et différents selon la géométrie interne de certains de leurs composants ?
En effet, c’est ce que la startup française Syos, fondée par Pauline Eveno, est en train d’étudier et d’expérimenter, notamment avec les saxophones. En effet, d’après sa fondatrice, en travaillant la structure des becs de saxophone, réalisés avec des imprimantes 3D, on pourrait être capable de sculpter une esthétique sonore spécifique. Les différentes formes de ces becs sont capables de produire un certain type de vibration qui ensuite se convertit en un son particulier.
Cela est dû à un processus qui regroupe les sciences de l’acoustique et de la psycho-acoustique. Ces becs, déjà commercialisés par Syos, sont le fruit de longs mois de recherche.
Passionnée par l’acoustique depuis plusieurs années, la fondatrice de Syos a mené différentes études sur ce sujet, en développant des outils qui pouvaient aider les fabricants d’instruments à prédire la qualité de leurs créations. Cependant, en remarquant qu’il n’y avait pas beaucoup de recherche dans ce secteur-là, Eveno a décidé de fonder une startup dédiée à l’innovation musicale.
Par conséquent, la fondatrice — avec le soutien de son collègue Maxime Carron, expert en psycho-acoustique — a pu créer un nouveau moyen de synthétiser science, technologie et musique, en s’appuyant sur le développement et la personnalisation de la géométrie intérieure de l’instrument.
Sur un saxophone, ces études se portent sur le calcul de l’impédance d’entrée, soit le rapport entre la pression acoustique et le débit d’air. Cela montre comment l’instrument réagit à une excitation extérieure, par exemple les lèvres d’un trompettiste ou l’anche d’un saxophone.
Ainsi, chaque bec de saxophone est capable de sculpter une esthétique sonore, indépendamment du matériel à partir duquel il est construit. Ces becs d’un nouveau genre sont réalisés en plastique ABS et sont disponibles en 7 couleurs différentes.
Syos a déjà des soutiens bien connus, comme par exemple les saxophonistes Chris Bullock — vainqueur de deux Grammy Awards — ou Sylvain Rifflet. Mais la startup débute seulement son aventure puisqu’elle est en train de travailler sur d’autres projets, notamment sur l’adaptation et la réalisation de becs pour la clarinette.
En bref, Syos voudrait bien mener une petite révolution progressive dans le monde de la musique, puisque d’après elle, chaque instrument a des éléments qui peuvent être utilisés et modifiés pour modeler l’esthétique sonore.
Qui a dit que l’innovation n’existait que du côté de la musique électronique ?
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