Pour ceux qui n’auraient pas suivi, ce mercredi, Microsoft dévoilait sa nouvelle gamme de PC, dont le Surface Studio, un impressionnant tout-en-un dédié à la création. Particulièrement intriguant et pour le moins innovant, le Surface Studio ambitionne de redistribuer les cartes pour les professionnels de l’image. Fort de son rapprochement avec Adobe, Microsoft lorgne désormais sur les graphistes, les designers et tous les créatifs de l’image qui sont bien souvent des utilisateurs habitués des produits Apple.
https://youtu.be/BzMLA8YIgG0
Unique en son genre, le Surface Studio possède un écran de 28 pouces disposant d’une définition excédant celle de la 4K. Posé sur une charnière, l’écran s’ajuste et s’incline jusqu’à devenir une véritable table de travail numérique. En son cœur, on va trouver un processeur Intel Skylake, 32 Go de RAM et jusqu’à 2 To de stockage.
Enfin, véritable curiosité liée à l’appareil, Microsoft a présenté son Surface Dial, à la fois palette et stylet qui éveille bien des questions. Encore une fois, pour Redmond, l’objet s’adresse également directement aux artistes numériques.
Et avec un appareil dont la configuration la moins chère coûte près de 3 000 €, on imagine que Microsoft ne pourra rencontrer un succès commercial avec son Surface Studio que si la marque convainc les professionnels. Aujourd’hui, les créatifs sont, à l’exception des artistes 3D peut-être qui ont besoin de puissance, majoritairement clients des technologies Apple. Microsoft peut-elle les faire changer d’avis ? Nous leur avons demandé.
Pour commencer, Geoffrey Dorne — Design & Human — qui a l’habitude de travailler sur des produits Apple ne semble pas surpris de la sortie d’un tel appareil, qui selon lui « concurrence directement Apple sur son domaine historique : la créativité, les créatifs » Le produit lui paraît intéressant et marque évidemment le rapprochement entre Adobe et Microsoft.
Dans un autre atelier, celui de Regular Switch à São, Pierre Busserolles confirme par exemple l’intérêt que pourrait avoir selon lui un Surface Dial : « On imagine déjà plein de nouvelles possibilités d’usage. Je pense que ça apporte une vraie innovation en terme d’interactions, d’usages professionnels et d’expérience utilisateur en général. »
Pour Rémi Esslinger chez Katalog, le gadget trouve aussi un sens : « Ce périphérique permet de travailler avec les logiciels de manière plus intuitive, plus fluide. Et dans la création, plus le logiciel se fait discret et intuitif, mieux le travail se fait. »
Chloé Batiot qui travaille avec nous chez Humanoid ajoute, plus sceptique : « J‘ai l’impression que le fait de le poser sur l’écran peut déranger la visibilité sur le travail, et puis ça peut abîmer l’écran si on le pose vite je pense, ou le raiyer à force de le bouger sur le verre. Ça fait aussi un peu gadget, mais peut-être qu’on va s’y habituer comme les stylets pour les tablettes… »
La proposition pourrait-elle les convaincre dans leur vie quotidienne ? La réponse est moins facile mais est globalement positive, bien qu’il s’agisse d’un appareil sous Windows 10 et sans macOS. Pierre confie qu’il voit cela comme « la meilleure innovation de Microsoft depuis des années. Et cela confirme qu’Apple est à la traîne en matière d’innovation, les derniers Mac le montrent. » Mais de là à passer à Windows, il reste pour lui des obstacles : « Toute la chaîne graphique (de l’éditorial à l’impression) est préparée pour macOS. J’ai une réelle appréhension quant à la compatibilité des logiciels et du matériel. »
Rémi confirme que le Surface Studio présente un réel intérêt selon lui : « N’importe quel designer serait intéressé par la proposition d’avoir entre les mains un outil qui semble être une synthèse entre une tablette graphique et son stylet, un plan de travail « papier » et un écran de très haute qualité. L’association de toutes ces caractéristiques semble être l’outil parfait pour les professionnels. Une formule qui donne un coup de vieux aux iMac d’Apple. ».
Bref, chez ces professionnels, l’engouement pour ce nouvel objet hors norme est évident. Reste à Microsoft la lourde tâche de les convaincre sur le logiciel, qui semble bien être le dernier rempart à abattre pour que ce secteur puisse envisager changer ses habitudes. Un boulevard s’ouvre devant Redmond : à l’entreprise de trouver comment l’emprunter au mieux.
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