Cet article a été modifié à la suite d’une demande dite de « droit à l’oubli » sur la base de l’article 17 du RGPD. Après avoir étudié cette demande, Numerama a procédé à l’anonymisation du requérant.
Le YouTube Game et ses success story inspirent de nombreux jeunes qui rêvent, par leur vidéo, de trouver là une reconnaissance et un succès digne d’une EnjoyPhoenix. Un milieu plus jeune mais finalement pas si différent de la télévision et de ses vendeurs de rêve, à la Morandini. C’est le parallèle que trace BuzzFeed en introduction d’une longue enquête : un impressario de YouTuber, mais également community manager, qui fait l’objet de nombreuses accusations judiciaires, et de nombreuses dénonciations sur les réseaux sociaux.
L’homme profiterait selon les témoignages rapportés par BuzzFeed, de sa prétendue influence pour se rapprocher des jeunes vidéastes de moins de 18 ans, qu’il s’emploierait ensuite à « séduire » ou selon les mots de la justice, corrompre. Les chefs d’accusations ne sont pas minces, le média cite ainsi : « corruption de mineurs de moins de 15 ans aggravée par l’utilisation d’un moyen de communication électronique, atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans aggravée et détention d’images pédopornographiques ».
Des pratiques qui semblent poursuivre monsieur L., déjà accusé et ayant déjà eu affaire à la justice.
Les méthodes de l’homme sont abordées par BuzzFeed et l’on trouve sur les réseaux sociaux de nombreuses personnes ayants été abordées par l’agent qui se plaignent de ces comportements.
Pour guider les jeunes vidéastes dans leur quête de gloire, monsieur L. explique qu’il souhaite les aider, qu’il les a choisis et qu’ils ont besoin d’aide pour remplir leur contrat avec des marques et des MCN. En somme, toutes les étapes qui permettent de rentabiliser une activité sur YouTube.
Nous avons contacté un YouTuber s’étant vu proposé « l’aide » de monsieur L.. Ce dernier connaît aujourd’hui un succès certain, mais lors des faits, il n’avait alors que deux vidéos sur sa chaîne. Monsieur L. avait-il, en deux productions, vu l’étendue du talent de notre source qui a préféré garder l’anonymat ?
La réponse restera un mystère puisque le vidéaste a rapidement rompu tout lien avec lui. Il explique : « B. L. m’avait contacté au lancement de ma chaîne, en me proposant un contrat avec son agence d’accompagnement de signatures de contrats. Le genre de contrats détaillés dans l’enquête [de BuzzFeed]. On m’a rapidement informé de ce qui circulait sur lui, et j’ai préféré ne pas donner suite. » C’était au début de l’année 2016 et la méthode semblait alors déjà rodée.
Un proche du YouTuber avec qui il a discuté de l’affaire l’a mis en garde alors qu’il était à deux doigts de glisser : « Il te propose un contrat alors que tu n’as fait que deux vidéos. Et il lui parlait déjà corporate et branding. Je lui ai dit : ‘Gros, ce gars te raconte des conneries’ ».
Plus tard, comme d’autres, ils découvriront tout deux des captures d’écran, comme celles révélées par BuzzFeed, qui mettront fin à leurs doutes.
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