Ce mardi Amazon dévoile la première pierre de son vaste plan pour la maison connectée : l’Amazon Dash Button. Un bouton connecte, qui accompagne le déploiement d’Amazon Dash Replenishment, un intriguant service pour les objets connectés.

Après son lancement aux États-Unis, la France rejoint ce 8 novembre la liste des pays où Amazon distribue ses Dash Button. Des boutons connectés pour votre maison qui, en un clic, réalisent une commande sur Amazon. Une solution qui sera proposée à tous les abonnés Premium du géant du e-commerce.

Simplement connecté au WiFi, le petit bouton qui se place dans une maison sert ensuite de véritable télécommande pour les commandes Amazon. Le principe est malin : Dash vous permet de commander des produits essentiels avant qu’ils ne viennent à manquer, allant du gel douche, au papier toilettes jusqu’aux croquettes du chat.

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Derrière ce bouton connecté, il y a un business model qu’Amazon a rodé aux États-Unis. Chaque bouton est dédié à une marque précise : ici, Whiskas, et ne permet de commander que des produits de la marque en question. Chaque bouton est donc une aubaine pour les marques en question qui y trouvent là un lien de fidélité assuré avec les possesseurs de l’objet connecté.

Appuyer c’est payer

Mais pour faire partie des marques proposant un bouton Amazon Dash, les sociétés doivent passer à la caisse auprès de la société d’e-commerce. Le Wall-Street Journal révélait ainsi que chaque bouton vendu par Amazon coûtait à la marque 15 $, puis que 15 % du prix payé pour chaque commande revenait également à Amazon. Enfin, des sources proches du dossier révélaient que le ticket d’entrée aux Dash Button était très cher, près de 200 000 $ selon le quotidien économique, au frais d’une marque.

Du côté des consommateurs, le modèle est plus simple. Les Dash Button sont réservés aux abonnés Premium, qui peuvent les acheter à l’unité pour 4,99 €. Un prix qui leur est intégralement remboursé dès qu’ils utilisent le bouton pour la première fois. Ainsi, vous achetez un bouton pour votre shampoing préféré, et dès que vous appuyez sur celui-ci pour commander un stock de produit, 4,99 € sont déduits de votre commande.

Daniel Rausch, Amazon

Daniel Rausch, Amazon

Sans surprise, Amazon dresse un portrait très élogieux de ses résultats avec les Dash Button. Selon Daniel Rausch, directeur des services Amazon Dash, que nous avons rencontré, ces six derniers mois leur utilisation a plus que doublée. Selon lui, aujourd’hui, 50 % des commandes réalisées par les boutons connectés concernent le café, et lorsqu’un foyer adopte les boutons, il en possède en moyenne quatre.

si les prix peuvent varier, le consommateur n’en est pas informé

Un business qui peut faire rêver : l’acte d’achat devient facile, automatique et ludique. Amazon poursuit son ambition de rendre l’expérience d’achat aussi rapide que quasiment automatisée. Mais derrière la magie apparente des boutons, il y a en réalité des achats qui sont payés avec l’argent du consommateur — bien évidemment. Et les premiers utilisateurs américains sont nombreux à se plaindre de l’expérience trop ludique du bouton, car si les prix peuvent varier, le consommateur n’en est pas informé avant qu’il appuie sur son objet connecté.

Ainsi, un journaliste de FastCo qui a tenté de vivre avec Dash Button souligne l’opacité que les boutons provoquent sur l’acte d’achat : « Les Dash Button restreignent vos options, à ce à quoi, au mieux, seront les prix Amazon sur ce que vous voulez. Au pire, ils vous empêcheront d’appliquer d’éventuelles réductions et vous éviteront de choisir une formule tarifaire plus avantageuse. »

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Alors si les scénarios du café ou du papier toilettes — des produits qui a priori ont des prix fixes — semblent très adaptés, les Dash Button sont clairement à double tranchant. Et malgré la facilité mise en avant, on ne peut ignorer qu’il s’agît d’un panneau publicitaire dans votre foyer. Ce sera donc au consommateur de trancher entre la facilité d’appuyer sur un bouton et de voir son café livré le lendemain pour ne jamais être à court et les défauts d’un objet connecté ambivalent.

Les précommandes des boutons sont lancées ce mardi 8 novembre et les premiers Dash Button seront expédiés le 15 novembre. On compte plus de 40 marques françaises à avoir souhaité participé à l’aventure du bouton : nous ne pourrons toutes les citer mais l’on y retrouve les grands leaders de nos supermarchés, Ariel, Durex, Gillette, Huggies, Le Petit Marseillais, Lipton, Nerf (ndlr : what ?), Vania etc.

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L’électroménager qui commande à votre place

Néanmoins, les boutons connectés d’Amazon ne sont que le fer de lance du géant pour commencer à introduire sa vision de la maison connectée. Car les boutons sont également là pour lancer le service Dash Replenishment. Un véritable réseau pour l’électroménager connecté qui permettra à votre cafetière ou votre lave-vaisselle de commander elle-même ses produits nécessaires dès qu’elle observera que vous allez en manquer. À travers l’application Home Connect, votre électroménager organisera vos commandes Amazon. En Europe, cinq constructeurs ont signé avec Amazon et son service.

Une carafe Brita jamais à court de filtres

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Les lave-linge et lave-vaisselle Beko pourront ainsi être gérés grâce à l’application Home Connect et pourront également commander les produits qui leur sont nécessaires. Il en sera de même avec les appareils Grundig et Whirlpool. Chez Kyocera, les imprimantes commanderont leurs cartouches sur Amazon automatiquement, ainsi que chez Samsung.

Avec l’automatisation des commandes lorsque cela est possible, et un simple bouton quand l’humain doit encore mesurer les stocks, l’ambition d’Amazon pour nos foyers se dessine : une maison connectée qui fera vos courses et gérera vos stocks… avec seulement votre porte-monnaie pour payer l’addition.

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