Depuis le début de l’année, Nicolas Sarkozy cherche à peaufiner son image de président de la République sensible aux enjeux du numérique. Longtemps suspecté d’être indifférent à ces sujets, le chef de l’État s’est efforcé d’atténuer les critiques en multipliant les initiatives dans ce domaine. Un engagement nécessaire, après les traces laissées par l’installation chaotique de l’Hadopi en 2009.
Plusieurs évènements se sont ainsi déroulés en 2011 sous l’égide de Nicolas Sarkozy. Il y a eu en particulier le lancement du Conseil national du numérique, qui sera consulté à chaque fois qu’un texte de loi portera sur le numérique, la tenue d’un forum international, le eG8, la naissance des Journées du numérique, qui se déroulent cette semaine, et l’inauguration des nouveaux bureaux parisiens de Google.
La découverte du numérique de Nicolas Sarkozy ne s’arrête pas là. Selon les informations obtenues par Emmanuel Lemoine, relayées sur Twitter, le président de la République vient de s’équiper d’un iPad. Le chef de l’État, qui avait salué la mémoire de Steve Jobs sur Facebook, a donc choisi la tablette électronique d’Apple pour se lancer dans l’informatique.
La nouvelle est loin d’être anodine, car il est de notoriété publique que Nicolas Sarkozy n’a jamais été passionné par les ordinateurs, au point de n’en avoir jamais eu un lui-même. En 2005, il avait parlé de sa vision de l’ordinateur à Loïc Le Meur, qui lui faisait remarquer ne pas voir de PC dans son bureau.
« Non, il n’y a pas d’ordinateur, parce que les décisions à prendre, ce ne sont pas des décisions par ordinateur. Mais j’y suis assez peu, d’ailleurs. La vérité c’est que je suis toujours parti… toujours, toujours, toujours parti. On a une autre salle où on peut travailler, et c’est ici. » avait-il expliqué, dans des propos retranscris par Agoravox. Aujourd’hui encore, selon nos informations, le président n’aurait toujours pas d’ordinateur.
Difficile de savoir si Nicolas Sarkozy sera un mordu de l’iPad. D’aucuns feront en tout cas remarquer que le chef de l’État a choisi une marque américaine, au lieu de privilégier une entreprise française. Sur le plan des symboles, ce n’est guère encourageant pour la compétitivité du pays. Mais il n’est pas le seul homme politique à avoir été épinglé sur ce point.
François Fillon, qui se considère comme un « vrai geek », avait dévoilé en 2009 la liste de gadgets high tech en sa possession. Le premier ministre possède essentiellement des marques américaines (iPhone 3G, iPod Nano, MacBook Pro, iMac) et japonaises (Nikon D700, Panasonic Lumix, Nintendo DS, PlayStation, Wii). Une marque européenne, Nokia, est toutefois présente.
Bien évidemment, il faut bien reconnaître que les firmes high tech japonaises et américaines sont parmi les plus compétitives et les plus réputées au monde. Elles dominent de nombreux secteurs, en particulier ceux des consoles de jeux, des smartphones, des téléviseurs, des tablettes et des appareils photos. Néanmoins, il existe quelques champions européens, et notamment français, dans le lot.
C’est le cas d’Archos. L’entreprise française propose en effet des tablettes numériques qui sont loin de faire pâle figure face à l’iPad. Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d’État à l’économie numérique, avait même vanté les mérites d’Archos à la radio, jugeant l’iPad « trop lourd« . Désormais ministre de l’écologie, peut-être aura-t-elle l’occasion de lui en toucher un mot à la sortie du Conseil des ministres ?
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