Les critiques sur leur trop grande tolérance vis-à-vis des fausses actualités ont été entendues : Google et Facebook ont annoncé, le même jour, des mesures pour lutter contre la propagation de ce genre de publications sur leur plateforme respective. Les deux entreprises veulent s’attaquer directement au porte-monnaie des créateurs de contenu mensonger.
Google compte ainsi limiter l’utilisation de son service publicitaire, AdSense, aux sites jouant au maximum la carte de la transparence : « Dorénavant, nous limiterons nos services publicitaires sur les pages qui cachent, falsifient ou mentent sur l’identité de leur gérant, la nature de son contenu ou l’objectif poursuivi par ce site web. » L’entreprise, qui interdit déjà AdSense aux sites pornographiques ou incitant à consommer de l’alcool ou du tabac, affirme avoir commencé à travailler sur ces modifications avant l’élection.
L’outil publicitaire de Google précise dans ses conditions d’admissibilité : « Notre système est doté de filtres destinés à éviter la diffusion d’annonces sur des pages qui proposent un contenu susceptible d’être jugé déplacé, non adapté à tous publics, voire choquant. […] Si votre site est concerné, notre système tentera d’afficher des annonces appropriées pour votre page. Par exemple, un article de presse relatant un accident de voiture peut afficher des annonces en rapport avec la sécurité routière, mais pas avec les ventes d’automobiles. »
Reste une question irrésolue : comment identifier avec certitude les contenus de fausses actualités ?
De son côté, Facebook a déjà modifié ses règles publicitaires pour intégrer les fausses actualités à sa liste « d’éléments illégaux ou interdits », comme le tabac, la pornographie ou les armes.
Pour autant, ni Google ni Facebook ne répondent à une question essentielle : comment identifier avec certitude les contenus de fausses actualités ? Surtout quand ceux-ci peuvent à la fois contenir de vraies informations entremêlées à des mensonges. Si les changements entrepris par les deux entreprises visent à dissuader des personnes mal intentionnées de s’enrichir en créant volontairement de fausses actualités, ils ne permettent pas d’empêcher concrètement leur publication.
Un groupe de travail anti-fausses publicités a été créé en interne chez Facebook
D’après Buzzfeed (US), les divisions internes se sont multipliées chez Facebook depuis l’élection de Donald Trump. Cinq salariés du réseau social — restés anonymes de peur de perdre leur emploi, l’entreprise leur ayant déconseillé de parler à la presse — affirment ainsi qu’un groupe de travail de plus d’une douzaine d’employés a été créé en interne.
Ils s’opposent ouvertement à la posture défensive adoptée par leur patron, Mark Zuckerberg : « Ce n’est pas une idée folle [d’affirmer que les fausses actualités publiées sur Facebook ont influencé le résultat de l’élection]. Ce qui est fou, c’est de nier cette affirmation comme il l’a fait alors qu’il sait, comme tous les employés du groupe, que les fausses actualités pullulaient sur Facebook pendant toute la campagne. »
L’un de ces employés souligne par ailleurs que Facebook ne manque pas d’outils pour lutter contre ce phénomène, comme il le fait par exemple contre les contenus violents ou la nudité.
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