L’Ofcom, l’homologue britannique de l’Arcep, somme RIM de s’expliquer sur le manque de filtres pour la pornographie sur les BlackBerry. Le régulateur lui reproche de ne pas pouvoir mettre en place de règles, comme sur les autres téléphones, à cause de l’infrastructure de son réseau. Un nouveau prétexte pour contrôler un système dont l’utilisation fut décriée pendant les émeutes de juillet ?

Le Gouvernement britannique n’en finit pas de vouloir contrôler les BlackBerry. Après la convocation des représentants de RIM lors des émeutes qui ont eu lieu en juillet dernier et pendant lesquelles le fabricant canadien s’était montré très coopératif, l’Ofcom, l’équivalent de l’Arcep outre-manche, le somme à nouveau de s’expliquer sur demande de la parlementaire Claire Perry. Cette demande survient après un long débat parlementaire sur le rôle de la messagerie de ces téléphones pendant les émeutes, et le chiffrement de ses données.

Il est reproché aux BlackBerry, et uniquement aux BlackBerry, de permettre aux plus jeunes d’accéder à de la pornographie, d’après le Telegraph. Pour le régulateur, la façon de fonctionner de l’OS et l’utilisation d’un réseau privé appartenant au fabricant poseraient problème et l’empêcheraient de mettre en place les protections nécessaires au filtrage de ces contenus pour les enfants et jeunes adolescents.

Le réseau centralisé des BlackBerry, utilisant une infrastructure appartenant à RIM, empêcherait donc ce filtrage gouvernemental qui est déjà en place pour d’autres appareils, dont l’iPhone. RIM aurait déjà été contacté sur ce sujet et aurait offert ses services aux opérateurs. Toujours selon le Telegraph, seul T-Mobile aurait accepté la proposition et serait donc en mesure de filtrer certains contenus transitant vers les BlackBerry.

La pornographie ne sert-elle pas encore de prétexte à l’installation d’un système de filtragre qui semble déjà bien en place chez sa Majesté ? Ne serait-il pas plus intéressant d’inciter les parents à activer le contrôle parental de ces appareils plutôt que de permettre à une autorité ou à un opérateur de bloquer les contenus qui ne lui conviennent pas ?

La possibilité de filtrer les contenus au sein du système de RIM qui se veut chiffré et sécurisé pourrait également compromettre la confidentialité des messages qui s’y transmettent, promesse et argument pourtant principaux de la messagerie des BlackBerry.

En France, l’activation de ces mêmes filtres ne semblent pas, non plus, être proposée par les opérateurs. Les fiches techniques expliquent que les contrôles parentaux, chez Orange ou SFR par exemple, ne s’appliquent pas au Wifi et aux mobiles BlackBerry. Il n’est donc pas impossible qu’une demande simimaire soit formulée chez nous dans les prochains mois.

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