La fondation Mozilla peut respirer. L’accord financier avec Google a été reconduit pour trois nouvelles années, ce qui va lui permettre d’être relativement tranquille jusqu’à la fin de l’année 2014. À ce moment-là, il faudra relancer un nouveau cycle de négociation avec le moteur de recherche américain ou couper définitivement le cordon, en établissant un contrat avec un autre géant du web, comme par exemple Microsoft.
Dans un billet de blog publié ce mardi, la fondation se dit néanmoins « ravie » d’avoir renouvelé l’accord « mutuellement bénéfique » qu’elle avait avec Google. Les détails exacts de l’accord n’ont pas été dévoilés, mais on sait que Google assurera une large partie du financement de Mozilla, via ses recettes publicitaires. En échange, la fondation attribue à Google le rôle de moteur de recherche par défaut de Firefox.
Si Mozilla et Google se félicitent d’avoir pu trouver un terrain d’entente pour reconduire leur partenariat, celui-ci a toutefois failli ne pas être renouvelé. Les négociations ont suffisamment piétiné ces derniers mois pour que la fondation songe à trouver un nouveau partenaire économique. Et aussi curieux que cela puisse paraître, il a été question de Microsoft, qui est loin d’être un grand défenseur du logiciel libre.
Il y a encore quelques années, Mozilla n’aurait eu aucune difficulté à persuader Google de payer en échange de la place de moteur de recherche par défaut. Mais voilà, le moteur de recherche a lancé entretemps son propre navigateur web, Chrome. Et celui-ci est loin d’avoir une part de marché marginale, puisqu’il a récemment rattrapé celle de Firefox.
Dans ces conditions, Google n’a plus autant d’intérêt à aider financièrement une fondation qui, au fond, entrave la bonne progression de Chrome. La tentation est donc grande de couper les vivres à Mozilla pour se concentrer exclusivement sur son logiciel. Les dégâts seraient conséquents pour Mozilla, tant la fondation dépend du géant du web (les commissions rapportent près de 85 % du chiffre d’affaires de Mozilla).
Reste que Mozilla est tranquille jusqu’en décembre 2014. Mais après ? Quelle sera la part de marché de Chrome ? Et celle de Firefox ? Si pour l’heure les deux navigateurs font jeu égal, rien n’indique que ce sera encore le cas dans trois ans. Au regard de la courbe de progression du logiciel de Google, on peut imaginer que celui-ci va encore fortement gagner en popularité.
À ce moment-là, Google aura-t-il encore un intérêt à financer un navigateur web dont la part de marché sera dérisoire à ses yeux ? Si Firefox ne joue plus un rôle conséquent dans la visibilité de Google auprès des internautes, il y aura alors de grandes chances pour que le robinet du financement soit vraiment coupé. Mozilla semble en être conscient, puisqu’elle expérimente une version de Firefox avec Bing.
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