Dans la course aux supercalculateurs, il y a les États-Unis et la Chine. Et puis il y a une ribambelle d’autres pays qui essaient d’exister tant bien que mal face à la suprématie des deux superpuissances. C’est le cas de l’Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni et de la France. Mais s’ils sont à cent lieues de pouvoir revendiquer la place prise par les deux premiers, ils n’ont pas à rougir de la position qu’ils occupent.
La France, par exemple, fait partie des États qui comptent. Malgré le fait que Pékin et Washington occupent deux tiers du classement du TOP500, qui consiste à lister les 500 superordinateurs les plus puissants au monde, arrive en quatrième position : elle n’est devancée que par l’Allemagne et le Japon et se place devant le Royaume-Uni. Il y a même eu une consolidation de ses positions.
Il faut savoir que le TOP500 est une liste qui est établie deux fois par an, en juin et en novembre. Il y a quelques mois, l’Hexagone comptait 18 systèmes dans le tableau ; aujourd’hui, il en a 20. Paris peut en effet se satisfaire de l’entrée de deux nouvelles machines, dont l’une a presque réussi à faire partie des 50 premiers. Elle se place à la 51ème position, ce qui est tout à fait honorable.
Plus de systèmes dans le TOP500 mais moins bien classés
Mais tout n’est pas rose. Si la France compte effectivement deux machines en plus dans le TOP500, son importance relative a connu une érosion notable en l’espace de quelques mois : hormis les deux superordinateurs qui viennent d’entrer dans la liste, tous les autres ont été relégués à des places plus basses. Le supercalculateur de Total est par exemple passé de la 11ème à la 16ème place.
Le Japon veut revenir en force
Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont aussi davantage de représentants dans la liste ; 17 pour le premier contre 12 en juin et 32 pour le second contre 26 quelques mois plus tôt. Pour le Japon, c’est le contraire : le pays du Soleil levant n’a plus que 27 systèmes contre 29. Une situation qui pourrait ne pas durer : Tokyo a l’intention de revenir en force dès 2017 avec le projet AI Bridging Cloud computer (AIBC).
L’objectif d’AIBC est de dépasser le supercalculateur chinois Sunway TaihuLight, qui est se trouve sur la première place du podium. Composé de plus de 10,6 millions de cœurs pour une puissance de calcul d’un peu plus de 125 pétaflops par seconde, il domine de la tête et des épaules le reste du classement. Le Japon, éternel rival de la Chine, souhaite qu’AIBC atteigne les 130 pétaflops par seconde.
Et la Chine et les États-Unis, dans tout ça ? Ils sont ex-æquo, avec 171 machines. La Chine avait pris la tête du classement en juin ce qui n’avait pas manqué d’être relevé dans les médias. Sept des dix premières places sont occupées par leurs systèmes. Les trois sont japonaises (pour deux d’entre eux, à la 6ème et 7ème places) et suisse (8ème place).
Le top 10 français :
Rang | Site | Fabricant | Cœurs | Rmax (TFlop/s) | Rpeak (TFlop/s) | Power (kW) |
16 | Total Exploration Production | Pangea / SGI | 220 800 | 5 283,1 | 6 712,3 | 4 150 |
50 | Météo France | Prolix / Bull-Atos | 72 000 | 2 168 | 2 534,4 | 830 |
51 | Météo France | Beaufix2 / Bull-Atos | 73 440 | 2 157,4 | 2 585,1 | 830 |
55 | CEA | France Tera-1000-1 / Bull-Atos | 70 272 | 1, 871 | 2 586 | 1 042 |
64 | GENCI-CINES | Occigen / Bull-Atos | 50 544 | 1 628,8 | 2 102,6 | 935 |
73 | Atos | Sid / Bull-Atos | 49 896 | 1 363,5 | 1 676,5 | 543 |
74 | CEA / TGCC GENCI | Curie thin nodes / Bull-Atos | 77 184 | 1 359 | 1 667,2 | 2 251 |
75 | CEA / CCRT | Cobalt / Bull-Atos | 38 528 | 1 299,5 | 1 479,5 | 539 |
83 | Atos | Diego / Bull-Atos | 46 800 | 1 225,3 | 1 647,4 | 472 |
99 | CNRS/IDRIS GENCI | Turing / IBM | 98 304 | 1 073,3 | 1 258,3 | 493 |
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