Les Etats-Unis, le Japon, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France jouent bien leur rôle de tracteur de croissance pour l’industrie du disque. Les cinq plus gros marchés du monde affichent le sourire sur la musique numérique, dont les ventes ont généré au premier semestre 790 millions de dollars, soit plus de 660 millions d’euros. C’est plus de trois fois et demi les 220 millions de dollars qui avaient été enregistrés pour la même période en 2004.
Ainsi la musique numérique, qui regroupe à la fois les téléchargements sur Internet, les abonnements à des services illimités type Rhapsody et les ventes de sonneries pour la téléphonie mobile, pèse désormais 6% du chiffre d’affaires global de l’industrie phonographique. 6% d’un marché de plus de 25 milliards de dollars annel. Si l’on considère que la musique numérique n’est apparue qu’il y a environ cinq ans, et qu’elle ne s’est véritablement développée qu’à partir de 2002/2003, c’est une véritable performance que réalisent les maisons de disques.
Les téléchargements ont littéralement supplanté le marché du CD single, qui continue de s’affaiblir. Le marché physique dans sa globalité continue par ailleurs à se dégrader au profit des téléchargements. En valeur, il s’est vendu pour 12,4 milliards de dollars de disques au premier semestre 2005, soit 6,3% de moins qu’en 2004. En France, les membres du Syndicat National de l’Editition Phonographique (SNEP) limitent les dégats. Les ventes françaises montent de 7,5% en volume, ce qui permet au marché local de ne perdre que 2,7% de sa valeur. La baisse signifative du prix de vente des CD explique que le marché perd en valeur malgré une augmentation du volume. Cette tendance est particulièrement notable en France sur les DVD musicaux qui ont gagné 22% en volume et seulement 3,9% en valeur.
Une transition économique
Mais l’industrie française ne doit pas s’inquiéter. Le marché numérique a quadruplé en un an. La transition est en marche, et elle n’est qu’une étape de plus dans l’histoire du marché de la musique. A la fin des années 1970, c’est le vinyle qui perdait de sa superbe, entraînant dans sa chute tout un marché qui se stabilisera difficilement par la K7. Puis en seulement sept années, de 1983 à 1990, le marché du CD a dépassé celui des vinyles et K7, pour être 10 ans plus tard trois plus fort que ces anciens formats. Il y a fort à parier que la musique numérique suivra sensiblement le même destin.
Bien sûr, l’industrie retrouve son optimisme. Mais cela n’empêche pas l’IFPI de continuer à attaquer le piratage et à se féliciter de ses actions. « Nos actions pour contenir le piratage sur Internet, que ce soit par l’éducation ou par les procédures en justice, fonctionnent« , s’est ainsi réjoui John Kennedy, le président de l’IFPI. La Fédération continue à faire de la lutte contre le piratage une priorité, en faignant d’oublier que c’est sans doute grâce à l’invention du MP3 et de Napster que le marché s’est considérablement développé. Sans les pirates, point d’iPod et d’iTunes.
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