Pour se distinguer d’Apple et de son modèle verrouillé et propriétaire, Google a toujours mis un point d’honneur à se positionner à l’exact opposé de cette politique. Au point d’en faire un atout. Andy Rubin, en charge du développement, avait ainsi rappelé l’ouverture d’Android en livrant, il y a deux ans, une définition on ne peut plus explicite. Sauf que l’ouverture tant vantée par Google a aussi ses limites.
Par certains aspects, la firme de Mountain View est en effet plus proche d’Apple qu’on ne le croit. Preuve en est, en matière de paiement. Reuters rapporte que le géant californien a décidé d’imposer unilatéralement aux développeurs de jeux et d’applications l’utilisation de son propre système de paiement Google Wallet et d’interdire dans le même temps l’emploi de solutions tierces comme PayPal, Zong et Boku.
Les développeurs n’ont guère le choix. S’ils ne suivent pas les nouvelles directives de Google, les applications utilisant des systèmes concurrents et hébergées sur l’Android Market – désormais devenu Google Play – seront supprimées. Et cela, alors même que certains éditeurs utilisent depuis des années des services alternatifs ou maisons, à l’image de Bad Piggy Bank dans le cas de Rovio (Angry Birds).
Cette nouvelle politique n’est évidemment pas sans rappeler la décision d’Apple de renforcer son contrôle sur l’App Store et sur les applications qui y sont vendues. La firme de Cupertino a ainsi prévenu l’an dernier les développeurs qu’ils ne pourront plus proposer de contenus à la vente dans leurs applications ou même donner accès à des contenus achetés ailleurs que sur la plate-forme du groupe.
L’objectif d’Apple est de contraindre les éditeurs de passer exclusivement par sa place de marché pour mettre en vente les contenus qui seront ensuite accessibles depuis un appareil fonctionnant avec iOS. Pour le groupe américain, c’est une excellente opportunité financière puisqu’il prélève une commission de 30 % à chaque transaction.
Comment réagiront les développeurs ? Seront-ils prêts à se passer de la boutique d’applications de Google et, par conséquent, d’une vaste communauté de clients potentiels ? Interrogé par Reuters, l’un d’entre eux a expliqué sa déception de ne plus avoir la possibilité de choisir son intermédiaire mais qu’au final, mieux valait conserver de bonnes relations avec Google. Même s’il faut accepter de nouvelles contraintes.
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