Grotesque et pourtant vrai. Alors qu’il participe officiellement à la lutte contre le piratage, VirginMega n’est pas satisfait des règles et veut imposer sa propre vision par la force, en devenant lui-même pirate. En cause : l’exclusivité de la distribution du tube Hung-up de Madonna, accordée à France Telecom.

Souvenez-vous. Le 11 octobre, nous rapportions que France Telecom s’était lié à Warner Music et avait obtenu avant tout le monde le droit de diffuser l’album « Confessions on a Dance Floor » de Madonna. Non seulement avant tout le monde, mais avec en plus une exclusivité qui court jusqu’à la sortie officielle du disque, le 14 novembre.

Le titre Hung-up, déjà largement diffusé sur les réseaux P2P, ne peut pour le moment être acheté que sur les services de l’opérateur historique. Cette exclusivité avait soulevé la colère de certains professionnels de la distribution autrefois chouchoutés, comme la Fnac ou Virgin. Eux, les professionnels de la vente du disque, sont délaissés au profit d’un simple opérateur de téléphonie qui n’avait rien à faire dans le monde de la musique il y a encore quelques maigres années. Un affront qui irrite tellement que Jean-Noël Reinhard, le président de la Virgin Stores, a décidé d’imposer ses propres règles et de faire de sa plateforme payante VirginMega une contrefactrice.

Virgin contrefacteur

Alors que le titre Hung-Up ne devait apparaître que sur les services France Telecom (Orange, Wanadoo, MaLigne TV et ligne fixe), VirginMega a piraté le titre et le vend depuis la semaine dernière sans aucune autorisation, à un prix traditionnel de 99 centimes d’euros. La maison de disques Warner Music France a bien sûr mis en demeure la plateforme, et France Telecom devrait porter plainte rapidement.

« Nous n’avons jamais accepté les exclusivités dans nos magasins. Notre intention [en vendant le titre] est de lancer un grand débat au sein de la filière« , se défend Jean-Noël Reinhard.

Mais que dirait-on à un petit génie capable de pirater la plateforme VirginMega pour télécharger gratuitement les titres, et qui répondrait pour se défendre : « Les pirates n’ont jamais accepté les DRM dans leurs ordinateurs. Leur intention [en piratant les titres] est de lancer un grand débat au sein de la filière« .

Le discours ne tient pas. On ne peut pas d’un côté demander aux internautes de respecter les règles de l’industrie du disque, et de l’autre devenir soi-même contrefacteur lorsque les règles se retournent contre soi.

Heureusement, Madonna n’a pas posé pour la campagne « Téléchargez-moi légalement » qui demandait expressément en janvier dernier d’aller télécharger les titres sur VirginMega.fr.

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