Telegram, un nid à terroristes ? Cette image, l’application de messagerie aimerait bien s’en débarrasser une bonne fois pour toutes. Mais la réhabilitation du logiciel n’est prête d’être acquise, du fait des tragiques faits divers qui émergent sporadiquement dans l’actualité mêlant l’utilisation de ce programme avec les activités de criminels déterminés à s’en prendre à la population.
Même si la partie n’est pas gagnée, les responsables de Telegram s’efforcent quand même d’appliquer une modération beaucoup plus stricte sur les salons de discussion publics. Ainsi, depuis plus d’un an maintenant, les équipes de l’application ferment les salons tenus par des sympathisants de l’État islamique dès qu’ils reçoivent des signalements de la part de leurs utilisateurs.
Et pas question de passer ses efforts sous silence. Bien au contraire, le logiciel tient à mettre en lumière les décisions qu’il prend quotidiennement pour présenter un profil plus respectable. Ainsi, dans un message publié mardi sur Twitter, les créateurs du projet ont fait savoir qu’ils bloquent chaque jour plus de 60 salons en lien avec Daesh, soit un total supérieur à 2 000 par mois.
L’action menée par Telegram concerne exclusivement les salons, à condition que les utilisateurs les signalent. L’éditeur n’a en effet pas les moyens humains de suivre tous les espaces de discussion qui se créent sur sa plateforme. C’est un peu la même chose avec YouTube ou Facebook en somme : les éditeurs de ces services misent beaucoup sur les notifications envoyées par leurs membres.
Les salons sur Telegram ne bénéficient pas des technologies de chiffrement, ce qui signifie que les conversations peuvent être consultées en clair par n’importe qui. Ils peuvent ainsi renseigner des enquêteurs ou faire l’objet de signalements des internautes. Dans le cas des conversations secrètes (les « secret chats »), ce n’est pas pareil : là, les échanges se font de manière chiffrée et de bout en bout.
Dans ce cas de figure, le contenu des échanges n’est théoriquement lisibles que par les deux terminaux situés de part et d’autre de la discussion. L’éditeur — ici Telegram — n’a pas la possibilité de savoir ce qui transite par ses serveurs, puisque seules des informations chiffrées circulent. C’est ce cas de figure qui gêne évidemment les services de police, qui ne peuvent pas savoir ce qui se cache derrière.
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