C’est un projet très ambitieux qui reliera bientôt le Royaume-Uni et le Japon. À partir de cet été, les deux pays vont entamer des travaux d’envergure afin de se brancher en fibre optique, grâce à l’emploi de câbles sous-marins qui longeront le pôle Nord. Le raccordement permettra en moyenne de réduire la latence entre Tokyo et Londres de 60 millisecondes.
Selon le site Extreme Tech, qui rapporte l’information, il faut à l’heure actuelle environ 230 millisecondes pour qu’un paquet transite entre les deux pays. L’objectif avec ce projet est de diminuer ce délai de 30 %, afin que l’information ne mette plus que 170 millisecondes à circuler. Si la réduction sera minime pour les usagers lambdas, certains secteurs d’activité remarqueront très nettement la différence.
C’est le cas de la télémédecine, qui a besoin du très haut débit pour accéder à des données parfois volumineuses (par exemple une image en haute définition d’une intervention chirurgicale) mais également d’un temps de réponse aussi bref que possible, pour permettre au personnel médical de pouvoir agir en quasi temps réel. Idem pour la bourse, au regard de l’accélération des échanges financiers.
Au total, trois fibres optiques seront installées : l’Artic Fibre, l’Artic Link et le ROTACS (Russian Optical Trans-Arctic Submarine Cable System). Les deux premières seront déployées au niveau du passage maritime du Nord-Ouest, une zone reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. La troisième longera le nord de la Scandinavie et de la Russie. Chacune coûtera entre 452 millions et 1,13 milliard d’euros.
Si Londres et Tokyo seront les premiers à profiter des joies du très haut débit via le pôle Nord, les communautés vivant près du cercle Arctique seront aussi reliées en fibre optique. Car jusqu’à présent, les câbles sous-marins sont surtout déployés dans des zones maritimes à l’environnement politique instable, comme le Moyen-Orient ou la corne de l’Afrique, ou confrontées à une forte piraterie.
Ces câbles éviteront ainsi le golfe d’Aden, la mer d’Arabie et la mer de Chine méridionale, où sévissent de nombreux pirates. La mer de Béring est en effet assez peu confrontée à ce type de problématique. Les grandes routes commerciales seront également évitées, réduisant ainsi le risque d’un incident technique (une ancre sectionnant un câble sous-marin par exemple).
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