iMesh a longtemps eu une réputation exécrable. Pour les maisons de disques il s’agissait d’un outil de pirates, et pour les internautes d’un nid à spywares et autres saletés. Mais iMesh est de retour, cette fois pour satisfaire tout le monde.

Avec iMesh 6.0, c’est la première fois qu’une plateforme dite « légale » essaye de conjuguer au mieux DRM et P2P. Le logiciel exploite le réseau Gnutella pour laisser les utilisateurs partager et télécharger des contenus audio et vidéo ; mais pas question de laisser faire n’importe quoi.

Tous les morceaux dont les droits sont réservés par les maisons de disques sont reconnus à la volée, et leur téléchargement fini par échouer. La plateforme laisse cependant passer tous les contenus non identifiés ou dont les auteurs ont libéré leurs droits (comme les chansons sous Creative Commons). Pour satisfaire Hollywood, seules les vidéos dont la durée n’excède pas 15 minutes ou dont le fichier pèse moins de 50 Mo sont accessibles en téléchargement.

Mais pour séduire les amateurs de téléchargement « sauvage », iMesh propose à la place un abonnement Premium sur le même modèle que Napster ou Rhapsody, qui permet de télécharger autant de morceaux que voulus pour 6,95 $ par mois. Lorsque l’abonnement s’arrête, les morceaux deviennent illisibles. Pour le moment le service est réservé aux Etats-Unis, et il n’est pas encore possible de transférer les contenus sur un baladeur.

iMesh 6

Une réussite ?

A première vue, le logiciel semble bien conçu et il dispose d’un très gros potentiel pour séduire nombre d’utilisateurs. La protection des droits d’auteur n’est pour une fois pas agressive, et supportée par une offre d’abonnement illimité à un prix raisonnable, elle devient beaucoup plus admissible par l’utilisateur. Imesh s’est en plus fendu d’une interface très agréable à utiliser avec certaines trouvailles intéressantes telles que la suggestion de mots clés à la volée, à notre connaissance inédite sur les logiciels de P2P.

La plateforme dispose également d’un module « Découverte » qui fait office de catalogue sous forme classique, mais couplé avec un module « communauté » qui intègre les principes des réseaux sociaux pour permettre aux utilisateurs d’échanger goûts musicaux et discussions tardives.

Bien sûr, il ne s’agit pas encore du service parfait, notamment à cause des limitations excessives imposées par les DRM, mais iMesh signe là une véritable évolution qu’il faut saluer.

Comparez cela aux plateformes disponibles en France, et il est impossible de ne pas voir le fossé qui commence à séparer les Etats-Unis et la France en matière d’offre légale.

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