Ca y est, c’est officiel, Grokster n’est plus. La société éditrice du logiciel éponyme a jeté l’éponge avant d’avoir eu le temps de mettre en ligne son projet de client légal. « Il y a des services légaux pour télécharger de la musique et des films. Ce service [Grokster] n’est pas de ceux-là », peut-on lire sur le site officiel.
Grokster ne mourra cependant pas sans laisser traces. Son nom sera pour longtemps associé au jugement jurisprudentiel de la Cour Suprême de juin 2005, par lequel les plus hauts magistrats américains ont programmé la mort du P2P commercial. « Celui qui distribue un dispositif avec comme objet de promouvoir son utilisation pour violer le droit d’auteur […] est responsable des actes de violation qui en résultent« , avaient ainsi jugé les neuf sages de la Cour Suprême.
« L’arrêt Grokster », comme il convient de l’appeler, est l’un des plus importants en matière de drois d’auteur depuis le célèbre Betamax de 1984. Mais contrairement à ce dernier qui avait permis la propagation des magnétoscopes dans les foyers, Grokster n’aura aucun impact sur notre avenir technologique. Betamax a été fondamental (au sens propre) sur le plan juridique et technique. Grokster a été d’une justesse religieuse sur le plan juridique ; mais il a totalement manqué de pragmatisme face au phénomène du P2P qu’il entendait freiner. Il y a en permanence 9,2 millions d’internautes connectés aux réseaux P2P. Ce chiffre, donné par Big Champagne, augmente inlassablement de mois en mois. La mort de Grokster va t-elle faire s’enrhumer les chiffres ? Non. Les utilisateurs de ce logiciel autrefois populaire aux Etats-Unis ont déjà fuit ailleurs, et ce depuis longtemps. Les Grokster d’aujourd’hui s’appellent eMule, BitTorrent, ou encore Shareaza… et aucun d’entre eux ne dispose d’un siège social auquel envoyer la moindre assignation en Justice.
Vers un Grokster de 3ème génération
Le P2P se développera contre toute décision juridique, et seul le développement d’alternatives légales attractives peut enrayer le phénomène. Grokster, qui a signé sa lettre de démission dans le monde du peer-to-peer « sauvage », promet de revenir très bientôt avec l’une de ces alternatives légales. «
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