Si l’informatique en nuage était un domaine inconnu du grand public il y a encore quelques années, la situation a récemment évolué de façon assez spectaculaire. Sans y prêter vraiment attention, les internautes se sont habitués à héberger leurs fichiers à distance et à accéder ensuite depuis n’importe quel terminal autorisé. En parallèle, les solutions de stockage se sont multipliées.
Il existe aujourd’hui une pléthore de services dans le cloud computing, dont quelques-uns sont opérés par des géants comme Apple, Google ou Microsoft. D’autres sociétés, de taille plus modeste, se sont également lancées dans l’aventure, à l’image de Dropbox, Canonical ou encore OVH. Face à la multitude des offres, il était temps de faire un point en comparant les principaux acteurs du marché.
Notre comparatif se limite à six plates-formes : Google Drive, Dropbox, HubiC, iCloud, Skydrive et Ubuntu One. Il en existe évidemment de nombreuses autres (Box, Wuala, SugarSync…). Mais dans un souci de lisibilité, nous avons fait le choix de nous limiter qu’aux principaux acteurs de ce marché ou, plus exactement, qu’aux acteurs les plus susceptibles d’intéresser les internautes francophones.
Drive | Dropbox | HubiC | iCloud | Skydrive | Ubuntu One | |
Société | Dropbox | OVH | Apple | Microsoft | Canonical | |
Volume gratuit | 5 Go | 2 Go | 25 Go | 5 Go | 7 Go | 5 Go |
Première offre payante | 25 Go | 50 Go | 100 Go | 15 Go | 20 Go | 20 Go |
Prix annuel pour 25 Go | 29,88 $ | – | – | 32 ? |
10 $ (20 Go) | 39,99 $ (20 Go) |
Prix annuel pour 50 Go | – | 99 $ | – | 80 ? (55 Go) |
25 $ | – |
Prix annuel pour 100 Go | 59,88 $ | 199 $ | 11,84 ? |
– | 50 $ | – |
Autres volumes | 200 Go, 400 Go, 2 To, 4 To, 8 To, 16 To | 1 To | Illimité (83,60 ?) |
15 Go | – | – |
Taille maximale par fichier | 10 Go | 300 Mo via le site web, illimitée via les applications | 10 Go | 25 Mo (offre gratuite), 250 Mo (offres payantes) | 2 Go (100 Mo pour les vidéos) | 5 To |
Chiffrement sur les serveurs | Non | Oui | Non | Oui | Non | Aucune information |
Partage de fichiers | Oui | Oui | Oui | Non | Oui | Aucune information |
O.S. mobiles supportés | Android, iOS | Android, iOS, BlackBerry | Android, iOS | iOS | iOS, Windows Phone | Android, iOS |
O.S. supportés | Windows, Mac | Windows, Mac, Linux | Windows, Mac, Linux | Windows, Mac | Windows, Mac | Windows, Linux |
Comme vous pouvez le constater, nous avons déterminé onze critères de comparaison. Toules les cases n’ont pu être remplies, soit parce que la société ne propose aucune offre dans cette catégorie, soit parce que l’information n’est pas disponible. Parfois, nous avons été contraints de sélectionner une autre formule, mais comparable, si l’offre équivalente n’est pas présente.
Les capacités de stockage indiquées dans le tableau indiquent l’espace total à disposition de l’utilisateur, selon l’offre qu’il a choisi. Par exemple, les 15 Go livrés avec la première offre payante d’iCloud comprennent les 5 Go gratuits plus les 10 Go facturés 16 euros par an. Par ailleurs, les prix sont renseignés aussi bien en euros qu’en dollars pour éviter le piège de la conversion avec que la valeur des monnaies fluctue.
Sur les six services présentés, tous activent le chiffrement des échanges entre l’ordinateur de l’utilisateur et les serveurs de la société afin d’empêcher quiconque de capturer des informations à la volée. En revanche, il est important de noter que tous ne proposent pas le chiffrement des fichiers une fois que ceux-ci sont arrivés sur les serveurs, ce qui constitue un risque en matière de vie privée.
Selon nos constatations et les informations que nous avons pu obtenir, Google, OVH et Microsoft laissent les fichiers de l’utilisateur « en clair ». Cela ne veut évidemment pas dire qu’ils sont accessibles à n’importe qui. Google explique que la connexion entre le PC et les serveurs est sécurisée (HTTPS) avec TLS et l’accès au compteur peut bénéficier de la vérification en deux étapes.
À l’inverse, Dropbox et Apple offrent le chiffrement des informations, lors du transfert et lors du stockage. Est-ce satisfaisant ? Pas tout à fait. S’il s’agit évidemment d’une sécurité supplémentaire, il faut bien noter que dans le second cas, les clés de déchiffrement (master keys) sont détenus par la firme à la pomme. Elle a donc potentiellement la possibilité d’accéder aux informations même chiffrées.
Est-ce à dire que les entreprises vont accéder sans aucun scrupule aux données de leurs clients ? A priori non. On imagine que les mécanismes de protection ont été pensés de façon à empêcher les intrusions extérieures (un pirate) et intérieures (un salarié indélicat). Mais les mesures en place, aussi sévères soient-elles, ne peuvent garantir un niveau de confidentialité absolu.
Rappelons qu’il y a deux ans, Google a licencié un de ses employés qui avait abusé de ses droits d’accès aux bases de données pour harceler des adolescentst. Ce problème, limité par son ampleur, n’en demeure pas moins très grave. Aujourd’hui, l’informatique en nuage est profondément ancrée dans le quotidien des internautes (mails, carnet d’adresses, musique, photos….). Et la tendance s’accélère.
Sur le plan du droit, le chiffrement des données pose des difficultés aux plates-formes. Si les données sont entièrement chiffrés, les entreprises ne peuvent en examiner le contenu. Or, cet examen peut être exigé dans le cadre d’une procédure judiciaire par exemple. C’est visiblement la raison qui pousse notamment Apple à tenir les clés de déchiffrement.
Reste une solution alternative. Chiffrer soi-même ses données avant de les envoyer en ligne.
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