L’enquête de l’agence américaine de la sécurité autoroutière estime que le conducteur décédé dans un accident de Tesla en Autopilote avait eu 7 secondes pour réagir avant l’impact fatal. Elle n’explique pas cette période de distraction anormalement longue.

C’était en mai 2016 : le conducteur d’une Tesla Model S avait perdu la vie alors que la voiture était en mode Autopilote. Cet accident avait été médiatisé dans la mesure où il s’agissait du premier accident documenté d’une voiture en pilote automatique — et non pas en conduite autonome, deux termes qu’il est toujours important de différencier. Un Elon Musk attristé par un fan de sa marque n’avait pas manqué de rappeler que son système évitait plus de décès qu’il en créait, mais que pour l’heure, la firme n’avait cessé de rappeler que ses aides à la conduite nécessitaient l’entière attention des conducteurs à ce qu’il se passe sur la route.

L’enquête indépendante de la NHTSA, l’organisme américain en charge de la sécurité des autoroutes), a publié ses résultats aujourd’hui et arrive aux mêmes conclusions. D’après l’agence qui a procédé à de nombreuses reconstitutions et analyses de données du véhicule accidenté, le chauffeur aurait eu 7 secondes pour réagir entre le moment où il aurait dû voir le danger sur la route et le moment du crash. 7 secondes de distraction sur autoroute à une vitesse de 119 km/h, c’est une « période de distraction prolongée » pour la NHTSA qui estime que des accidents sont évités par les conducteurs qui ont « beaucoup moins de temps ». 3 secondes suffisent, généralement, à cette vitesse, à prendre l’information et à agir pour éviter l’obstacle.

Le rapport de l’agence ne dit pas ce que le pilote faisait au moment du crash — il aurait pu être en train de regarder un film de la série Harry Potter, laissant la voiture conduire toute seule. La NHTSA rappelle que l’Autopilote de Tesla est une fonction d’assistance à la conduite qui nécessite une attention continue du conducteur à la route.

On peut en effet placer les Tesla Model S actuelles au niveau 3 de l’autonomie d’un véhicule : c’est le conducteur qui doit prendre le contrôle en cas de problème. L’autonomie de niveau 4 est prévue avec le nouveau matériel installé sur les véhicules à partir de 2017 — mais n’est pas encore déployée sur la partie logicielle de la voiture.

Les degrés d'autonomisation d'un véhicule. // Source : Chloé Batiot pour Numerama

La NTHSA estime que le système d’assistance à la conduite « Autopilote » de Tesla n’avait pas de défaut matériel ou logiciel au moment du crash et qu’il a fonctionné comme il était prévu qu’il fonctionne selon les spécificités et recommandations du constructeur. Enfin, l’organisme affirme que les accidents — même non mortels — ont diminué de 40 % sur les Tesla depuis l’activation de l’Autopilote.

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