Beijing vient d’annoncer une grande campagne qui se prolongera pendant plus d’un an pour perfectionner sa grande muraille qui isole le web chinois de la plupart des sites et services mondiaux. Le pare-feu très sophistiqué du pays qui bloque par exemple YouTube ou Twitter doit être renforcé et redéfini durant ces quatorze mois de nettoyage des connexions chinoises.
La première cible du gouvernement chinois sont les VPN, ces services qui permettent aux internautes et entreprises de percer la muraille chinoise pour accéder à un web tel qu’il est connu dans nos contrées. Et concernant ces services, Beijing souhaite interdire et bannir tout ceux que le gouvernement n’approuverait pas.
Un grand nettoyage
Chaque installation permettant à un internaute de franchir le pare-feu chinois devra être autorisée par le Ministère de l’Industrie et des Technologies et cela, dès cette semaine. Le mouvement du gouvernement rend de fait, pour une durée indéterminée, l’usage des services VPN illégal dans le pays. Ce grand nettoyage des connexions doit aider le gouvernement à reprendre le contrôle des connexions chinoises qui justement parviennent à percer son mur de censure.
Ce n’est pas la première fois que le parti unique vise les VPN qui sont fréquemment la cible des critiques et d’attaque légale du gouvernement. Pour le Washington Post, il est important de remarquer le flou artistique pratiqué par Beijing concernant sa nouvelle régulation appliquée pendant les quatorze prochains mois. Mais le ton et la véhémence des représentants du Ministère semblent principalement cibler les sociétés fournissant aux internautes chinois des VPN facile d’accès, leur permettant d’accéder à un internet tel qu’on peut le connaître en échange, le plus souvent, d’un abonnement mensuel.
Mais sur la question des VPN, Beijing sait que toute radicalité pourrait avoir des conséquences néfastes pour son économie et les entreprises installées sur son sol. Car celles-ci, qu’elles soient chinoises ou non, ont majoritairement recourt à ce type d’installation pour leurs communications avec le reste du monde. Ainsi, le gouvernement pourrait implicitement faire preuve d’une certaine tolérance avec les entreprises et les ressortissants étrangers travaillant dans des transnationales.
Ces nouvelles règles, couplées à un autoritarisme évident de Beijing, laissent un goût amer à de nombreux partisans d’un web ouvert en Chine. Ces internautes et acteurs économiques qui avaient pourtant cru entendre à Davos le Président Jinping appeler à d’avantage de mondialisation et un recul des protectionnismes pour le bien de toutes les nations. Un discours qui a certes séduit les élites occidentales mais qui semble ne s’appliquer qu’aux exportations chinoises, et non à son web, sa culture et à ses capitaux.
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