Nielsen SoundScan indique qu’il s’est vendu aux USA une moyenne de 6,6 millions de morceaux de musique par semaine sur Internet pendant le troisième trimestre 2005. C’est une progression très modeste (3%) par rapport aux 6,4 millions du trimestre précédent, et surtout un gros ralentissement de croissance par rapport au début de l’année où les maisons de disques se réjouissaient de leurs performances numériques. En octobre dernier, l’IFPI rapportait les résultats de l’industrie sur le premier semetre, en se réjouissant que le marché numérique avait triplé par rapport à 2004. Visiblement, le sursaut d’orgueil n’aura duré que quelques mois.
Selon Richard Greenfield, un analyste de Fulcrum Global Partners qui s’inquiète de voir un tel ralentissement alors que le marché est en pleine phase de développement, il faudrait à l’industrie une croissance annuelle numérique de 150% pour compenser la chute du marché du CD. « Quand l’un des plus gros moteurs [de la transition technologique] décline si tôt, ça remet en question tout le modèle économique de l’industrie« , dénonce ainsi Greenfield.
Un regard sur l’avenir du marché européen ?
Mais pour l’industrie, pas question de s’inquiéter trop hativement. « Nous sommes bien au delà de ce que nous avions projetés« , indique ainsi à Billboard le président de la division eLabs d’Universal Music, Larry Kenswil. Les labels veulent croire en la force du téléchargement sur téléphones portables, qui n’entrent pas dans les chiffres produits par Nielsen Soundscan.
Mais ce repli sur le portable montre surtout la totale incapacité de l’industrie à trouver un vrai modèle économique pour Internet, concurrentiel du P2P gratuit. La nouvelle est d’autant plus inquiétante que la qualité de l’offre légale des acteurs américains est pourtant bien plus avancée que celle du marché européen, notamment grâce à des offres illimitées sur abonnement et des plateformes largement soutenues par une qualité éditoriale sans commune mesure avec les offres actuellement disponibles en France.
Elle montre aussi que la hausse des prix souhaitée par certains acteurs (notamment VirginMega en France) n’est pas une solution souhaitable pour sortir de la crise. Bien au contraire…
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