Marc Hildebrant, ingénieur du son, restaure depuis 5 ans des morceaux de musique anciens, notamment ceux enregistrés entre le XIXe et le XXe siècle par Thomas Edison, le célèbre inventeur américain.
L’ingénieur souligne qu’il ne s’agit pas d’une opération aisée, car ces morceaux ont souvent des problèmes liés à la qualité du son, comme par exemple des distorsions sonores. Il explique : « Ce domaine n’a jamais été considéré par les ingénieurs du son … Ce qui est disponible aujourd’hui ce sont des enregistrements où ils réduisent les nuisances. Ils ne changent pas le son de la musique. »
En travaillant sur les morceaux d’Edison, l’ingénieur vise surtout à rétablir des fréquences manquantes, comme par exemple celles inférieures à 300 Hz. Ainsi, l’ingénieur a pu retrouver des fréquences sous-harmoniques et réparer des bavures présentes sur les enregistrements, en s’appuyant sur le logiciel Diamond Cut Productions. Les résultats de ses traitements ont été convertis en des fichiers numériques.
Ce genre d’imperfections était fréquent dans les premiers enregistrements musicaux de la fin du XIXe siècle. Pour enregistrer une chanson, les musiciens devaient s’installer autour d’une corne d’enregistrement, connectée directement à un diaphragme qui vibrait au moment où le son l’atteignait. Ensuite, une aiguille attachée au diaphragme gravait le morceau sur des cylindres ou des disques.
Thomas Edison n’était pas un grand fan du jazz
Hildebrant explique que ce genre de travail fournit une perspective assez complète de la musique de cette période et, surtout, de la personnalité de Thomas Edison : « C’est difficile de trouver des morceaux décents enregistrés par Edison, parce qu’il décidait ce qu’on pouvait jouer et ce qu’on ne pouvait pas. Il n’aimait pas la musique jazz […] »
Mais l’ingénieur affirme aussi qu’après un certain temps, Edison ne se souciait plus de quel genre de musique l’on jouait, et, de cette manière, le jazz a commencé à envahir ses studios : « Vous pouvez écouter du jazz joué par des jeunes musiciens avec Benny Goodman et Tommy Dorsey, et tous les autres qui étaient au début de leurs carrières. Par conséquent, j’ai toujours pensé que si je réparais ces morceaux, j’aurais quelque chose d’unique. »
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