Le 3 février 2017, le Ministère de l’Intérieur indiquait ne pas avoir jugé pertinent de déclencher l’application SAIP lors de l’attaque du Louvre. Pour rappel, un individu avait attaqué des militaires à l’aide d’une machette au carrousel du Louvre. La Place Beauveau avait néanmoins jugé nécessaire de lancer une alerte via Twitter, indiquant « Événement grave de sécurité publique en cours à Paris quartier du Louvre, priorité à l’intervention des forces de sécurité et de secours ». Une formulation qui indiquait donc une situation dangereuse, donnant la priorité à l’intervention des services de sécurité et de secours.
Mise en place à la suite des attentats de novembre 2015 à Paris, l’application SAIP recourt à la géolocalisation pour prévenir ses utilisateurs d’une situation dangereuse à proximité. Afin qu’elle puisse être utilisée, elle suppose donc que son utilisateur ait un smartphone tournant sous iOS ou Android (les utilisateurs de Windows Phone n’y ayant pour l’instant pas accès), et qu’il soit connecté à un réseau 3G, 4G ou Wi-Fi. En dehors de l’hexagone, d’autres pays se sont eux tournés vers le Cell broadcast (ou diffusion cellulaire) pour prévenir les populations d’un danger.
Outre SAIP, d’autres applications existent en France pour prévenir les citoyens d’un danger en fonction de leur position. Parmi elles, Qwidam, qui a alerté ses utilisateurs qui se trouvaient à proximité du Louvre le 3 février.
Lancée le 15 septembre 2015, Qwidam se présente sur son interface comme un « média social dédié aux situations d’urgence », qu’elles soient exceptionnelles dans le cas d’attentats ou qu’il s’agisse de situations de la vie courante (par exemple, en cas d’intempéries). Trois actions sont possibles sur l’application : aider ou demander de l’aide en attendant l’arrivée des secours, informer les autres membres des risques environnants et recevoir des alertes en fonction de sa position géographique.
Henri Lefebvre, co-fondateur de Qwidam, tient à préciser que l’application ne cherche pas à faire du tort à son homologue SAIP. « Nous sommes proches du Ministère de l’Intérieur, et Qwidam fonctionne en complémentarité avec SAIP, nous précise-t-il. Nous pouvons relayer ses alertes, et les compléter. Dans le cas des événements du 3 février, SAIP n’a pas choisi de déclencher d’alerte en raison de la cinétique de l’événement. Si de notre côté l’alerte a été déclenchée, nous ne sommes pas pour autant dans une opposition avec SAIP. »
Ici, ce sont les « quidams » qui alertent
Qwidam est donc d’une application crowdsourcée, autrement dit qui fait participer ses utilisateurs de façon collaborative : ce sont par conséquent sur eux que reposent les signalements de Qwidam, et donc l’efficacité globale de l’application. Plus ils sont nombreux, plus l’application est censée être efficace. Au moment où nous écrivions ces lignes, le site de l’application indique que plus de 15 000 quidams sont connectés.
Gratuite, sans publicité et téléchargeable sur Android et iOS, l’application s’ouvre sur une carte indiquant la position de son utilisateur. Si les données personnelles des autres membres sont anonymisées, la carte permet de voir où ils se trouvent dans un rayon proche. « Ce n’est pas un système de traçage mais de solidarité, indique le co-fondateur de Qwidam. Notre ADN, c’est vraiment de respecter la vie privée. Il y a toujours une suspicion des utilisateurs sur un système déployé par l’Etat. »
Notre ADN, c’est le respect de la vie privée
L’ergonomie de Qwidam a été réduite au strict nécessaire : sur la carte, une icône permet d’accéder à deux actions : S.O.S. ou alerte. Qwidam vous demande ensuite d’écrire un bref message, auquel du contenu photo, vidéo ou audio peut être joint, afin d’expliquer la nature de l’alerte envoyée. À nouveau, le message est anonymisé, et déclenche une alerte sur tous les téléphones alentours dans une portée de 1 kilomètre. Tous les membres concernés par l’alerte sont alors en mesure d’appeler les secours.
Un fonctionnement qui peut amener à s’interroger sur la fiabilité des alertes envoyées par les utilisateurs. « Nous avons opté pour le fait de laisser les citoyens s’exprimer, comme sur n’importe quel réseau social. Et en deux ans, nous n’avons jamais eu de cas de malveillance. Dans le cas où une personne enverrait une fausse alerte, les utilisateurs à proximité peuvent vérifier l’information », complète Henri Lefebvre.
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