Aux États-Unis, où l’usage de mini-caméras mobiles se répand au sein de la police, notamment pour assurer la transparence lors des interventions auprès des citoyens, Taser vient d’annoncer l’acquisition — à un prix inconnu — de deux technologies spécialisées dans l’intelligence artificielle (IA).
Si l’entreprise fondée en 1993 avec un créneau explicite (« rendre le monde plus sûr ») est avant tout connue pour ses pistolets à impulsion électrique, elle réalise en effet de longue date des produits variés pour les forces de l’ordre : caméras, système de gestion des preuves numériques… Pour cette première incursion dans le monde de l’intelligence artificielle, Taser s’est attaché les services d’environ 20 chercheurs et ingénieurs de Dextro et de Fossil, deux équipes spécialisées dans la vision par ordinateur.
Cette branche de l’IA permet, dans ce cas précis, d’effectuer des recherches visuelles directement au sein d’une vidéo. Le potentiel gain de temps et de ressources est évident pour le groupe : « Les forces de l’ordre pourront ainsi repérer et analyser les secondes les plus importantes d’un enregistrement, même au sein de gigantesques données vidéo. » On pense forcément aux vidéos controversées de ces dernières années sur les arrestations de citoyens afro-américains qui se sont soldées par leur mort et ont alimenté le mouvement de revendication Black Lives Matter.
Faciliter l’accès public et juridique aux enregistrements
Taser espère permettre aux forces de l’ordre de ne plus avoir à « disséquer» les vidéos avant chaque demande de consultation publique ou judiciaire. Rick Smith, patron et co-fondateur de l’entreprise, explique ainsi : « Nous sommes convaincus que le moment est venu pour les données vidéo d’être mises au centre des systèmes d’archivage des données publiques, puisqu’elles permettent d’accéder à des données de manière bien plus transparence et enrichissante que les retranscriptions par texte traditionnelles ».
En France, le ministre de l’intérieur Bruno Le Roux vient d’annoncer le prochain déploiement de 2 600 caméras mobiles pour équiper les policiers et les gendarmes, en plein débat sur les rapports difficiles entretenus entre les citoyens et les forces de l’ordre après la violente interpellation de Theo, un habitant d’Aulnay-sous-bois.
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