Tempête dans un verre d'eau lancée par des développeurs ou véritable rupture dans la conception des standards du web ? Depuis l'annonce du WHATWG, à l'origine du développement du HTML5, de se désolidariser des travaux du W3C, beaucoup craignent l'apparition de deux standards du web parallèles pour un seul et même langage de balisage, dont le rôle est de représenter les pages web.
Dans son message publié mi-juillet, le WHATWG s'agace des lenteurs du W3C sur le HTML5 et sa mauvaise manie d'avoir fragmenté cette technologie en diverses spécifications alors que le WHATWG la considère comme un ensemble lié. "C'est difficile d'ajouter de nouvelles fonctionnalités quand vous essayez de bloquer une liste de spécifications" avait déclaré Ian Hickson, du WHATWG, en taclant au passage W3C.
Aujourd'hui, deux versions sont pour l'instant en passe de cohabiter. La première, soutenue par le WHATWG, sera désormais connue sous le nom de "living standard", afin de bien montrer que c'est cette branche qui évoluera. L'autre a été baptisée "snapshot standard", afin de souligner l'inertie du W3C à faire bouger les lignes. Un nom qui évidemment n'a pas été choix par l'organisme de normalisation…
Quinze jours après le coup d'éclat du WHATWG, qui ne devrait cependant pas affecter le quotidien des internautes mais contrarier en revanche le travail des développeurs et des navigateurs web, le W3C semble vouloir calmer le jeu et rassurer. Dans une brève interview accordée au Monde, le responsable de la communication de l'organisme, Ian Jacobs, a affirmé que cette situation est "tout à fait ordinaire".
"Travailler en parallèle sur 'la version stable d'aujourd'hui' et les 'innovations pour une version future' est tout à fait ordinaire. Le monde ne s'arrête pas, surtout en matière d'innovation sur le Web. L'industrie demande un standard stable, et nous sommes en voie de répondre à ce besoin", a expliqué le W3C, qui rappelle que des discussions avec le WHATWG sont toujours d'actualité.
Ces rencontres permettent de travailler sur les "capacités futures du langage HTML", grâce à la contribution de spécialistes aussi bien dans les groupes de travail du W3C que dans ceux du WHATWG. Mais Ian Jacobs a néanmoins reconnu que "trouver [un] consensus parmi de nombreux acteurs" prend du temps, ce qui explique pourquoi certaines propositions du WHATWG passent à la trappe.
Acronyme de Web Hypertext Application Technology Working Group, le WHATWG est surtout supporté par Apple, la fondation Mozilla et Opera Software. En face, le World Wide Web Consortium compte 372 membres, dont les trois organismes précédemment cités.
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