L’agence de presse internationale Reuters lance un programme pilote qui permet à n’importe quel site de proposer jusqu’à vingt vidéos d’actualité, et ce gratuitement.

Reuters est, avec une poignée d’autres agences de presse telles que l’AFP ou Associated Press, la principale source d’informations des médias. Ce sont elles qui sont le plus souvent les premières informées d’un évènement, et se chargent ensuite de le retranscrire au plus vite auprès de leurs rédactions clientes. Mais avec Internet, ces agences sont devenues elles-mêmes de véritables médias grand public. Le site de Reuters est par exemple référencé sur Google News comme n’importe quel autre site d’actualité, et son portail est étudié pour s’adresser au plus grand nombre, avec photographies, thématiques et facilités de navigation.

L’agence, qui diffusait déjà des vidéos sur son propre site, souhaite aussi jouer la carte de la syndication de ses contenus multimédia sur le nombre croissant de blogs qui concurrencent de plus en plus les journaux traditionnels. Elle a ainsi lancé un programme pilote d’affiliation qui permet aux sites affiliés de placer sur leur site « un lecteur vidéo [qui diffuse] jusqu’à 20 des dernières grandes actualités à travers le monde, mis à jour continuellement pendant la journée pour que le contenu soit toujours neuf« . Le lecteur proposé est un module flash très simple à mettre en place, qui ne demande pas aux visiteurs de télécharger un logiciel spécifique. Il est donc idéal à la fois pour les webmasters et pour le public.

Information financée par la publicité
Toutefois des questions d’éthique se posent de plus en plus face à ce virage des agences de presse. Car si pour le moment le module vidéo est gratuit pour les affiliés, Reuters prévoit d’ajouter des publicités au sein du programme, ce qui soulève immédiatement des questions d’indépendance vis à vis de celle qui est à la source de l’information diffusée dans le monde.

Comme tous les médias, Reuters est confronté avec Internet au « problème » de la gratuité de l’information. Toutes ses dépêches sont accessibles gratuitement sur son site, et Reuters a conçu son portail pour le rendre accessible au plus grand nombre : photographies, thématiques, outils de navigation… Puisqu’il est semble-t-il inconcevable sur Internet de faire payer le visiteur, la seule manière de rentabiliser un tel service est de s’en remettre à la publicité. Les vidéos présentées sur le site de Reuters contiennent ainsi déjà des publicités de 15 secondes, et le site affiche des bannières publicitaires depuis l’an dernier. En multipliant la présence de ses vidéos avec publicités sur les nombreux sites et blogs informatifs, Reuters devrait parvenir à multiplier d’autant son chiffre d’affaires.

Les affiliés qui ne souhaitent pas diffuser de publicité avant les vidéos d’actualité devraient toutefois avoir la possibilité de payer une licence d’exploitation, ce qui est plus conforme aux habitudes commerciales de l’agence. Le service, ouvert à tous les volontaires pendant la phase de test, devrait être lancé commercialement d’ici la mi-2006.

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