Nos voisins allemands peuvent désormais accéder à un catalogue de 1,5 millions de titres, tous téléchargeables contre un abonnement de 9,95 euros par mois (ou 14,95 euros pour avoir le privilège d’embarquer la musique ailleurs que sur son ordinateur). Mais ils ne trouveront pas David Bowie, les Rolling Stones ou Gorillaz, ni même Depeche Mode ou encore Coldplay. Tous ces artistes ont un point commun : EMI. Leur maison de disques a en effet refusé de signer un accord avec la plateforme légale Napster, qui s’est installée en Allemagne au début du mois. EMI juge les conditions financières de l’accord proposé « injuste pour leurs artistes », résume Hollywood Reporter.
Avec son modèle d’abonnement, Napster réaliserait une marge d’environ 20 à 30% sur le montant prélevé, le reste allant aux maisons de disques dont les albums sont distribués et téléchargés. Ca peut sembler peu, mais c’est beaucoup plus que les quelques 10% maximums que se gardent les plateformes dans un modèle de vente à l’unité. En France, Virgin Mega a même déclaré qu’un morceau vendu 99 centimes ne lui rapportait que 1 centime d’euro, tandis que les majors prendraient 88 centimes par transaction. On comprend leur hésitation à bénir les plateformes de location illimitée, même si elles semblent être l’avenir inéluctable de la musique en ligne.
« Nous voulons fournir un tarif qui soit attractif à la fois pour les artistes et les consommateurs, et nous souhaitons apporter aux consommateurs de la musique numérique à un prix qu’ils peuvent se permettre de payer« , a simplement commenté un représentant de Napster.
En France, la Fnac et Yahoo devraient lancer une offre similaire au début de l’année prochaine. Si techniquement l’offre est sans doute prête des deux côtés, le plus difficile reste à négocier les conditions tarifaires avec les majors qui aimeraient conserver la part écrasante qu’elles ont jusqu’à présent réussi à imposer.
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