« Va te faire foutre. Je dois aller pisser, et tu me fais courir le danger, à moi, une Américaine, de risquer de me faire agresser par tes frères suprémacistes blancs. » Voici le tweet (traduit par nos soins) que Victoria Fierce, une développeuse web américaine, a posté le 23 février sur son compte. Un message destiné au vice-président Mike Pence, rédigé à la suite des remous provoqués par une décision de Donald Trump à l’égard des personnes transgenres, qui a déjà fait réagir dans la Silicon Valley.
Pour rappel, le président des États-Unis est revenu sur la possibilité pour les personnes transgenres d’utiliser les toilettes correspondant au genre auquel ils ou elles s’identifient, sans tenir compte de leur sexe biologique. En annulant le dispositif fédéral qui contraignait les États américains à appliquer cette règle, l’administration Donald Trump s’est attirée les foudres de nombreux citoyens américains, dont Victoria Fierce.
Utilisation réduite pendant 12 heures
Juste après avoir publié son tweet, elle a reçu une notification sur son compte. Twitter lui indiquait avoir identifié une activité potentiellement abusive de sa part, raison pour laquelle il l’a alors empêchée d’utiliser pleinement son compte. Pendant douze heures, les tweets de Victoria Fierce n’étaient plus visibles que de ses abonnés. Les messages n’étaient donc plus en mesure d’atteindre Mike Pence, qu’elle avait directement visé.
La mesure s’intègre dans un changement plus général de la façon dont Twitter entend traiter les messages considérés comme insultants sur son site. Pour lutter contre le harcèlement, le réseau social a déjà instauré une limite temporaire à la diffusion de certains tweets.
« Ce n’était qu’un tweet, s’est offusquée Victoria Fierce auprès de The Verge. Et ce n’était certainement pas la première fois que je disais à un élu officiel d’aller se faire foutre. » Qu’importe pour Twitter, qui a décidé de sévir en masquant les tweets des comptes qu’il considère insultants de façon momentanée.
Ce n’est pas la première fois que je dis à un élu d’aller se faire foutre
Pour un utilisateur moyen de Twitter, cette mesure sonne plutôt comme une bonne nouvelle (si, bien sûr, elle n’est pas appliquée que pour les personnalités publiques) : si quelqu’un vous insulte, vous ne devriez plus voir ses tweets. Mais à une condition : il faut que le compte en question vous ait déjà envoyé plusieurs messages. Par ailleurs, la fonctionnalité n’est pas capable d’établir une hiérarchie entre les messages mentionnant des injures. Elle ne peut donc pas faire la différence entre différents types d’insultes, par exemple celles à caractère discriminant, et les autres. « Politiquement, je pense que ça envoie le message que Twitter considère toutes les formes d’abus de manière égale », conclut Victoria Fierce.
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