Il faut bien l’entendre, si le législateur ne se décide pas à légaliser le P2P, les juges feront rempart pour minimiser les peines. Titulaire d’une maîtrise en arts plastiques et à la recherche d’un emploi, Emilie était poursuivie par les producteurs de disques pour avoir partagé 1.279 fichiers MP3 sur eMule et Kazaa. Le verdict est tombé aujourd’hui. La jeune toulousaine est condamnée uniquement à 100 euros d’amende avec sursis, et au paiement de 68 euros de dommages-intérêts à la Société Civile des Producteurs Phonographiques (SCPP).
Voilà qui, sauf appel des producteurs ou du parquet, devrait clore une épreuve non justifiée pour cette internaute coupable d’avoir été le résultat « gagnant » d’une lotterie orchestrée par l’industrie du disque. « Je ne connais pas une seule personne qui ait l’ADSL et qui ne fasse pas ce que j’ai fait« , a confié Emilie à nos confrères de Radio Campus Toulouse, qui nous ont rapporté l’affaire cette après-midi. Et pourtant c’est une procédure réservée aux véritables délinquants qu’Emilie a dû subir.
« Ils m’ont mis en cage« , explique-t-elle en évoquant sa garde à vue. « Ils m’ont demandé de me déshabiller, d’enlever mes chaussures, ils ont pris des photos… on a plus aucune montre, plus aucun bijou, rien« .
Emilie se servait des logiciels de P2P pour découvrir de nouveaux albums, pour lui « donner envie d’acheter autre chose« . « Quand j’achète un CD j’aime bien savoir ce que l’artiste a fait avant ou après« . Mais ça, l’avocat de la SCPP ne voudra pas l’entendre avant d’établir la longue énumération des dommages et licenciements causés par Emilie et ses semblables.
« Ils jugent le piratage à travers moi, seulement moi je suis pas le piratage. Je ne suis qu’une internaute« .
Une internaute aujourd’hui soulagée, mais à jamais marquée.
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