S’il y a une malmusique comme il y a une malbouffe, ça n’est peut-être pas tant dans la qualité des productions que dans leur matraquage dans toutes nos activités journalières. Musique dans l’ascenceur, musique dans les supermarchés, musique à la télévision, musique dans certaines rues piétonnes, musique dans la voiture, et désormais même musique au travail, dans le métro et pendant le jogging, grâce (ou à cause) des chers walkmans, baladeurs CD , téléphones portables et autres iPod qui envahissent les foyers depuis 20 ans.
« L’accessibilité de la musique a semblé dire qu’elle était prise pour acquis et qu’elle ne demande pas d’engagement émotionnel profond lorsqu’elle est associée à l’appréciation de la musique« , a indiqué le musicologue britannique Adrian North. Son équipe basée à l’université de Leicester a conduit l’étude pendant deux semaines auprès de 346 cobayes, et a conclu que la fameuse « Génération MP3 » est formée de jeunes qui n’apprécient pas véritablement musique et chansons. Plus on en écoute, moins l’on devient sensible à son égard.
A cause de son matraquage continuel dans les mass media, « la musique serait vue de nos jours davantage comme une commodité qui est produite, distribuée et consommée comme n’importe quelle autre« , résume l’AFP.
Adrian North raconte qu’au 19 ème siècle, la musique était perçue comme un « trésor de grande valeur avec des pouvoirs fondamentaux et presque mystiques de communication humaine« . Aujourd’hui où tous les styles et genres musicaux sont accessibles en un clic ou chez un disquaire, la communication a pris le pas sur la musique, et l’on s’enthousiasme davantage devant la dernière version de Skype que devant la dernière symphonie d’un compositeur inconnu…
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