Le Trésor Public canadien aurait bien aimé que l’affaire ne fasse aucun bruit, au moment où le gouvernement nord-américain tente de faire passer une nouvelle législation sur le droit d’auteur, évidemment défavorable au P2P. Elle pensait certainement y être parvenu, puisque les faits révélés lundi par le Vancouver Sun ont été déterrés d’un rapport interne vieux de 2004.
C’est une loi canadienne, le Access to Information Act, qui a permis au journal de mettre la main sur le rapport et de découvrir que 800 fichiers MP3 piratés avaient été trouvés lors d’une maintenance sur les serveurs du Trésor Public. Selon le rapport, des fichiers musicaux auraient été découverts sur les ordinateurs de sept employés de l’administration, dont l’un stockait à lui seul 733 fichiers MP3. Ces fichiers étaient placés dans un dossier « musique » configuré pour que tous les employés du service puissent y avoir accès. Il faut dire que cet employé « modèle » ne se contentait certainement pas d’écouter les symphonies d’Eminem pendant son dur labeur, puisque des preuves ont été découvertes qui montrent que l’employé jouait aussi à Starcraft and Terran pendant ses heures de travail.
L’agence de collecte des impôts ne souhaite pas indiquer s’il y a eu sanction, et lesquelles, mais elle insiste sur la discipline instituée depuis sur l’utilisation de ses ordinateurs.
L’affaire tombe tout de même mal dans un Canada du droit d’auteur secoué par l’affaire Sam Bulte révélée par le professeur Michael Geist en pleine campagne électorale. La parlementaire a accepté de nombreux fonds de soutiens pour sa campagne de la part d’acteurs de l’industrie musicale. La chose n’est pas interdite par la loi canadienne, et ça n’est d’ailleurs pas une première pour Mme Bulte, mais elle soulève au pays de nombreuses interrogations puisqu’elle est la seule parlementaire a avoir accepté ces donations, et elle est aussi et surtout l’auteur de rapports et de lois à sens unique condamnant sans réserve les droits du public en matière de droits d’auteur…
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