C’est probablement de bonne guerre. Microsoft, qui a perdu d’importantes parts de marché dans les logiciels de bureautique avec l’adoption progressive d’OpenOffice par les entreprises et les administrations, a publié lundi un petit tweet qui en dit long. Sans ajouter de commentaire, la firme de Redmond a simplement communiqué un lien vers un article de ComputerWorld, qui explique que le conseil municipal de Fribourg, en Allemagne, a décidé de revenir vers Microsoft Office après avoir choisi en 2007 de migrer vers OpenOffice :
OpenOffice shortcomings leads German council back to Microsoft @office cot.ag/T75WBX – @computerworlduk
— Microsoft News (@MSFTnews) November 19, 2012
« Les lacunes d’OpenOffice conduisent un conseil allemand à revenir vers Microsoft« , affirme l’intitulé du tweet, qui reprend le titre de l’article britannique.
Celui-ci explique que le conseil municipal de la ville de Fribourg a préparé une résolution, qui n’est en fait pas encore adoptée, qui propose d’acheter des licences de Microsoft Office 2010 pour combler les problèmes ressentis par les fonctionnaires à l’usage d’OpenOffice. Les agents se plaindraient en effet du manque de performance de la suite bureautique open-source (en particulier sur Calc et Impress), et surtout des problèmes de conversion de formats qui font que les documents qu’ils reçoivent sont mal formatés lorsqu’ils les ouvrent avec OpenOffice, ou inversement.
« Dès lors, une nouvelle licence Microsoft Office est essentielle pour l’efficacité des opérations« , indique le projet de résolution.
Mais la ville de Fribourg utilise encore OpenOffice 3.2.1 (en parallèle de Microsoft Office 2000) et non la version actuelle OpenOffice 3.4.2 qui améliore la prise en charge des différents formats. Et surtout, le développement communautaire d’OpenOffice a été largement abandonné au profit de son fork LibreOffice aujourd’hui beaucoup plus performant. Plusieurs associations de défense du logiciel libre ont donc écrit au conseil pour leur demander d’envisager d’abord la possibilité de mettre à jour OpenOffice ou d’adopter LibreOffice, avant de replonger vers une suite bureautique fermée.
Mais en attendant, l’anecdote fait les affaires de Microsoft, qui y trouve une occasion de dénigrer OpenOffice et même LibreOffice. L’article précise en effet que la résolution du conseil municipal envisage bien l’adoption de la version alternative de la suite open-source, mais que « la fracture de la communauté de développement (LibreOffice d’un côté, Apache Office de l’autre) est un handicap pour OpenOffice« , alors que le développement de Microsoft Office est stable.
En France, un groupe de Mutualisation interministérielle pour une bureautique ouverte (MIMO) vise à favoriser l’adoption d’une version adaptée de LibreOffice dans l’administration, depuis 2005. Par ailleurs, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a signé en septembre 2012 une circulaire très remarquée (.pdf) qui explique que « le choix du logiciel libre dans l’administration n’est pas un engagement idéologique, mais le fruit d’un choix raisonné« .
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