Utilisez-vous les stories Facebook ? Probablement pas, comme la plupart des utilisateurs du réseau social qui ne comprennent décidément pas l’obsession de Mark Zuckerberg pour le format éphémère de Snapchat.
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Celle-ci tient au vieux bisbille entre l’homme et Evan Spiegel, le créateur de Snap : Spiegel a refusé d’être racheté par Facebook, Zuckerberg a été vexé et a promis au jeune entrepreneur qu’il tuerait son application. Derrière tout cela, il y a à la fois une question d’ego — Zuckerberg n’accepte pas d’avoir tort — et un enjeu commercial : Snap est le seul concurrent capable de faire de l’ombre à Facebook auprès des jeunes générations.
Mark, ce rancunier
Depuis les premiers échanges houleux entre Spiegel et Zuck, les années ont passé mais M. Facebook ne démord pas : il veut toujours autant la mort de Snapchat. L’entrepreneur a donc décliné dans tous ses services des copies des fonctionnalités emblématiques de son concurrent : Messenger, Instagram, Whatsapp et Facebook ont tous adopté les stories, copiées-collées, de Snapchat. L’entreprise, qui se défend de plagie, estime que l’invention de Snapchat correspond seulement à une nouvelle façon de s’exprimer qui n’appartient à aucun réseau et constitue l’avenir de notre communication.
Mais si les stories remportent un certain succès sur Instagram, au point d’inquiéter les investisseurs de Snap, sur Facebook, l’intégration de la fonctionnalité est un échec retentissant qui dit beaucoup de ce réseau social au plus d’un milliard d’utilisateurs, certes majoritaire, mais en fin de compte peu apprécié.
Le récent sondage YouGov et Google pointait déjà cette faiblesse : les Américains de 13-17 ans utilisent Facebook mais méprisent ce réseau social. De plus, l’image de ce dernier ne cesse de se dégrader depuis la campagne présidentielle américaine, quand le réseau avait nié toute responsabilité dans l’explosion de la désinformation pourtant favorisée par ses algorithmes. Enfin, la moyenne d’âge des utilisateurs de Facebook reste l’une des plus hautes tous réseaux confondus : en somme, le leader mondial est devenu commun, populaire, ringard et même douteux dans son éthique.
Les papys de Facebook ne font pas de stories
Ce vieillissement du réseau ne semble guère inquiéter l’entreprise qui, grâce à Instagram, conserve son monopole sur l’ensemble des classes d’âges. Toutefois, lorsque le vieux réseau social tente de se moderniser grâce aux stories, sa difficulté à engager les jeunes — adeptes des fameuses images éphémères — apparaît : sur Facebook, les stories sont un échec cuisant.
Nos retours d’expériences personnels, qui ne sont guère représentatifs, nous présentaient déjà un constat peu reluisant : sur les quelques milliers d’amis que nous réunissons en cumulant nos différents comptes, seule une petite dizaine se sert de la fonctionnalité au moins une fois par jour, l’immense majorité ne l’a jamais utilisé et une grosse centaine l’a utilisé une seule et unique fois.
Résultat : le bandeau créé par Facebook sur son application est désespérément vide, comme on peut le voir ci-dessous sur celui tiré de mon compte. Une seule personne a posté dessus à l’heure où ces lignes sont écrites (une personne sur quelques 1900 amis).
Même constat pour beaucoup de collègues, comme outre-Atlantique, où d’autres médias ont également remarqué le manque d’engagement des utilisateurs pour la fonctionnalité. Mais plutôt que de réfléchir à la légitimité de celle-ci et son adéquation avec les besoins de ses utilisateurs, Facebook tente de nous forcer la main depuis ce mercredi en déployant une mise à jour de son bandeau.
Pour tenter de masquer le vide et l’échec de sa fonctionnalité, le réseau social a ajouté des fantômes de vos amis, pour vous rappeler que vous en avez et que vous pouvez leur envoyer des Stories. Un moyen de rebondir de façon intelligente ? Pas franchement : le résultat souligne au contraire que n’est pas Snapchat qui veut.
Sur la capture prise par Julien Cadot, on voit qu’un seul de ses amis a publié récemment (notre CEO, Ulrich, qui est certainement l’unique utilisateur des Stories Facebook au monde) et ensuite, on trouve une série de portraits « fantômes » grisés ne présentant aucun intérêt.
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