L’offensive contre les « fake news » se poursuit. Face à la désinformation délibérée, véhiculée par certains médias sur les réseaux sociaux, plusieurs rédactions se sont lancées dans une mission essentielle, mais néanmoins complexe, de fact-checking. On pense ici, notamment, aux outils mis en place par Le Monde, parti en guerre contre le phénomène avec l’extension Décodex. De son côté, Facebook joue les équilibristes en multipliant les mesurettes contre les fake news, mais sans jamais s’impliquer de façon directe.
En octobre 2016, Google déployait un nouveau label, dédié au fact-checking sur son portail d’actualités Google News. Régulée par une charte dédiée, cette certification devait servir à orienter les internautes en quête d’une information vérifiée sur Google Actualités.
Une étiquette « Fact check »
Visiblement satisfaite des premiers retours d’utilisation, la firme vient d’étendre la vérification des informations à l’ensemble de son moteur de recherche, et ce dans toutes les langues. Ce jeudi 5 avril 2017, Google a annoncé l’ajout d’étiquettes qui montrent que les faits exposés dans une déclaration ont été vérifiés, et sont clairement authentifiés comme tels par des fact-checkers partenaires dans le fil des résultats de recherche.
Nos confrères de Bloomberg ont ainsi fait le test à partir d’un contenu publié sur le site Politifact, intitulé « Are 27 million people trapped in modern slavery? ». Effectivement, en tapant les mots « 27 million slaves » dans la barre du moteur de recherche, nous constatons que Google renvoie vers cet article, en précisant l’identité de la personne qui y donne cette information — ici, Bob Corker, sénateur américain du Tennessee. Le moteur de recherche précise que l’on peut donc faire confiance à la vérification des informations avancées par le site.
Google anticipe les critiques
Cependant, l’entreprise indique avoir bien pris conscience que cet étiquetage ne pouvait en rien être considéré comme définitif et immuable. La firme rappelle que des fact-checkers officiants dans différentes institutions peuvent très bien parvenir à des conclusions différentes.
« Même si des conclusions différentes peuvent être présentées, nous pensons néanmoins utile de connaître le degré de consensus autour d’une déclaration en particulier, et de pouvoir identifier les sources qui s’accordent sur un même sujet. En rendant les vérifications des faits plus visibles dans les résultats de recherche, nous pensons que les utilisateurs pourront plus facilement évaluer la véracité des faits et ainsi se faire leur propre opinion », a déclaré Google dans un communiqué.
Les utilisateurs pourront plus facilement évaluer la véracité des faits et se faire leur propre opinion
Les sites qui souhaitent faire étiqueter leurs contenus doivent remplir quelques critères au préalable, notamment utiliser le balisage ClaimReview de schema.org. Ils peuvent également recourir au Share the Facts widget développé par le Duke Reporter’s Lab, spécialisé dans le fact-checking. Par ailleurs, les sites doivent être identifiés comme une source d’infirmation fiable par l’algorithme de Google pour pouvoir bénéficier de cet étiquetage.
Nous avons donc encore un peu de temps devant nous avant de voir pulluler sur le moteur de recherche de Google les labels de fact-checking, qui restent décernés par des partenaires et nullement par Google directement, à l’instar de Facebook qui ne prétend pas juger lui-même de la véracité d’une information.
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