Faut-il y voir la fin d'une époque ? À première vue, les données financières communiquées par Apple pour son premier trimestre fiscal 2013 sont très positives, avec de nouvelles ventes très spectaculaires pour l'iPhone. Mais après la clôture de la bourse, le titre a chuté de plus de 10 %. Habitués aux résultats spectaculaires et aux séries de records, les investisseurs regardent les perspectives avec inquiétude.
Concernant ses terminaux, Apple a vendu 47,8 millions d'iPhone au cours du trimestre contre 37 millions un an auparavant. 22,9 millions d'iPad ont également été vendus, contre 15,4 millions à la même période de l'année précédente. 4,1 millions d'ordinateurs Mac ont été écoulés, contre 5,2 millions douze mois avant. Enfin, Apple a vendu 12,7 millions d'iPod contre 15,4 millions en 2011.
Sur le papier, le chiffre d'affaires de l'entreprise atteint une fois encore des sommets, à 54,5 milliards de dollars. Par action, le bénéfice s'élève à 13,81 dollars tandis que le bénéfice net s'établit à 13,1 milliards de dollars. Il s'agit de données globalement stables en glissement annuel, fait remarquer Boursier, mais qui cachent une réalité moins reluisante pour l'entreprise américaine.
Pour le trimestre, le taux de marge brute a fondu comme neige au soleil. S'il était de 44,7 % il y a un an, il est aujourd'hui de 38,6 %. Entre un chiffre d'affaires plus bas qu'attendu, des marges qui se creusent et la montée en puissance des autres fabricants de smartphones, à commencer par Samsung, il n'en fallait pas davantage pour rendre les opérateurs de marché fébriles.
La forte croissance à laquelle Apple était habitué a-t-elle pris fin ? Les graphiques réalisés par Business Insider montrent effectivement un recul considérable, dont l'origine remonte au moins à la mi-2012. Même si les performances d'Apple demeurent exceptionnelles, elles n'ont pas satisfait les analystes. Et cela, même si l'entreprise reçoit des bonnes nouvelles des marchés asiatiques, en particulier en Chine.
Comme à chaque fois, les résultats financiers d'Apple soulèvent des questions. À quoi va bien pouvoir servir le trésor de guerre amassé par Apple au fil des années ? Cette trésorerie de plus de 137 milliards de dollars dort sans servir les intérêts de la société. Là aussi, investisseurs et analystes préféreraient voir cet argent mobilisé dans des acquisitions plutôt que voir Apple le préserver jalousement.
Certes, Apple a fait un geste l'an dernier en acceptant de verser des dividendes pour la première fois depuis 1995. Mais avec un montant de 2,65 dollars par titre, d'aucuns jugent la portée du geste assez limitée, même si cela représente le versement de 45 milliards de dollars sur trois ans, c'est à dire jusqu'en 2015. Le reste de la trésorerie – 92 milliards de dollars – est placé à l'étranger, dans des pays à la fiscalité plus souple.
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