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Vendredi, le géant américain de la télévision à la demande Netflix a donné le coup d’envoi de la première série TV qu’il produit lui-même, House of Cards. Adaptée d’une mini-série de la BBC des années 1990, House of Cards raconte comment un parlementaire américain incarné par Kevin Spacey, écarté du poste de Secrétaire d’Etat qui lui était promis, décide de se venger en ruinant la carrière de tous ceux qui ont participé à sa trahison.
Selon Télérama, la série dont les deux premiers épisodes sont « superbement mis en scène » par David Fincher est une réussite, « malgré quelques lourdeurs« . « On est emporté dès les premières scènes par une mécanique infernale, qui repose autant sur les agissements de son héros que sur la psychologie de ceux qu’il va manipuler« , écrit le magazine, qui juge House of Cards « enlevée, captivante« . Télérama regrette simplement l’interprétation décevante de Kevin Spacey (parfois « proche de la fausse note »), et un manque de puissance dramatique par rapport à Boss, qui sert de référence dans le genre.
Mais c’est surtout la façon dont la série est distribuée qui est remarquable, au sens propre du terme, et qui influe sur la narration. En effet, étant basé exclusivement sur un concept de vidéo à la demande par abonnement, Netflix a choisi de se libérer complètement des contraintes éditoriales liées à la diffusion hebdomadaire traditionnelle des séries TV.
Des scénaristes libérés par l’absence de coupures publicitaires
Plutôt que de proposer un épisode par semaine, comme c’est la règle aux Etats-Unis, Netflix a choisi de diffuser d’emblée les 13 épisodes de la première saison, dès le premier jour. C’est alors au spectateur de choisir le rythme auquel il souhaite regarder la série. Il n’y a plus de rendez-vous hebdomadaire. Celui qui veut regarder les 13 épisodes à la suite le peut, à l’instar de ce que font les « pirates » qui téléchargent des saisons entières des séries qu’ils trouvent sur BitTorrent.
La série elle-même en est modifiée. Aux Etats-Unis, les séries sont généralement entrecoupées de 3 ou 4 pauses publicitaires, ce qui oblige les scénaristes à découper les épisodes en séquences qui se terminent chacune par un mini « cliffhanger ». Il faut tenir le spectateur en haleine pour qu’il ne zappe pas et veuille regarder la suite de l’épisode. Or puisque House Of Cards n’est pas diffusé sur une chaîne de télévision traditionnelle mais sur un service de VOD payant (un abonnement à 8 dollars par mois pour accéder à l’ensemble du catalogue Netflix), la série ne souffre pas de coupures publicitaires. Les scénaristes peuvent donc adopter une écriture plus progressive, et prendre davantage le temps d’installer les situations.
Selon Wired, les épisodes peuvent même avoir des durées variables, en fonction des besoins de réalisation ou de scénario, et ne pas être formatés à tout prix pour tenir, par exemple, 42 minutes chacun.
« C’est quelque chose qui n’est pas immédiatement perceptible, mais au fil du temps vous commencez à le réaliser ; rien n’est pressé, ou étiré au delà du naturel, et l’histoire se déroule plus naturellement« , écrit le magazine américain.
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