The Information révélait il y a peu qu’Uber espionnerait depuis 2014 les chauffeurs de Lyft par l’intermédiaire d’un programme surnommé Hell. Un ancien chauffeur de Lyft, le service concurrent d’Uber, vient d’entamer une action collective contre l’entreprise, qu’il accuse de l’avoir surveillé par ce biais.

Les ennuis continuent pour Uber. Le 12 avril 2017, le média d’investigation The Information dévoilait l’existence probable d’un programme d’espionnage industriel de l’entreprise pour surveiller les chauffeurs de son concurrent direct, Lyft. Cette révélation a entraîné le dépôt d’une première plainte : un ancien chauffeur de Lyft vient de déposer un recours collectif contre Uber.

Le plaignant, Michael Gonzales, a travaillé pour Lyft de 2012 à novembre 2014. Dans sa plainte déposée auprès de la cour de district de San Francisco, il accuse Uber de l’avoir espionné par l’intermédiaire du fameux programme de surveillance, Hell.

Selon la source — anonyme — qui a fait ses révélations à The Information, ce programme secret existerait depuis 2014, dans le but d’espionner Lyft. Hell aurait tout particulièrement porté son attention sur les chauffeurs qui travaillent pour les deux services. Ainsi, une partie du personnel d’Uber aurait créé des faux comptes sur Lyft, ainsi qu’un logiciel pour surveiller les voitures de son concurrent.

Lyft

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Des chauffeurs incités à délaisser Lyft pour Uber

Les chauffeurs officiant pour les deux groupes auraient alors fait l’objet d’un ciblage par Uber, indique Engadget : ils se seraient vus offrir plus de bonus et auraient reçus des incitations à conduire exclusivement pour Uber. De son côté, la startup de Travis Kalanick n’a fait aucun commentaire sur l’existence d’un tel programme.

The Verge et The Register ont pu obtenir le document mettant en cause Uber, accusé de se livrer à de la concurrence déloyale et de violer les lois californiennes sur la protection de la vie privée en surveillant ainsi les chauffeurs de Lyft. Le plaignant y demande des dommages-intérêts à hauteur de 5 millions de dollars.

« En utilisant Hell, les employés, les entrepreneurs et/ou les agents d’Uber ont pu accéder à la localisation de jusqu’à huit conducteurs de Lyft en même temps, et obtenir leur identifiant Lyft, indique la plainte. Chaque identifiant Lyft est unique, semblable à un numéro de sécurité sociale, ce qui a permis à Uber de suivre les emplacements des conducteurs de Lyft au fil du temps. »

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La plainte évoque également « l’interception des communications électroniques et des images » qui aurait été mise en œuvre par Uber dans le cadre de son programme Hell. Elle mentionne, précise The Guardian, l’affaire State contre Jones tranchée en 2012 par la Cour suprême américaine, qui avait conclu que les Américains disposent d’une protection constitutionnelle contre le suivi de leurs mouvement par GPS de la part des forces de l’ordre.

Le dépôt de cette plainte marque une nouvelle péripétie dans le feuilleton Uber. Récemment, Sherif Marakby, le créateur du service de voitures autonomes a donné sa démission. Empêtrée dans les accusations de sexisme, la startup a tenté de faire oublier les critiques qui pleuvent à son encontre en lançant un tag #Undelete à San Francisco.

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