Le ministère de la Culture ouvrait hier soir à 18H son site lestelechargements.com, dernier jet de communication avant la reprise officielle des débats le 7 mars prochain. Lancé au Palais de Tokyo entre petits fours, musique techno, paillettes et verres de punch, le site promet sur le papier une discussion aux conclusions déjà bouclées.

Commandé à Publicis, le site lestelechargements.com a coûté 180.000 euros à réaliser, partagés à parts égales entre le ministère de la Culture et le ministère des finances. La somme finale, inconnue, sera complétée par les apports de la Sacem et de la SACD, deux organisations opposées à la licence globale et qui défendent depuis toujours avec vigueur chaque mouture du projet de loi.

Toutefois le ministre de la Culture se veut rassurant dans son discours d’ouverture. « Ceci n’est pas un espace de propagande, il est libre, il n’est au service d’aucun intérêt particulier ou corporatiste« , indique M. Renaud Donnedieu de Vabres. « C’est le premier site réellement pluraliste sur le sujet du téléchargement« .

C’est donc dans cet esprit sur le papier, à seulement quinze jours de l’ouverture des débats, que nous avons accepté de jouer le jeu et de participer nous-mêmes à plusieurs vidéocasts qui seront diffusés sur le site sous forme d’entrées de blogs commentées par les visiteurs. Exercice ô combien difficile, lorsqu’il faut résumer en quelques mots face caméra un débat d’une extrême complexité. Il en ressort nécessairement un discours d’apparence naïve, noyé dans les podcasts de professionnels de l’image. Mais quelle que soit l’insulte du calendrier, il fallait saisir cette dernière chance de nous exprimer, au risque de crédibiliser l’initiative du ministère.

Prendre un chanteur par la main, et l’emmener vers demain
Nous étions donc hier invités à discuter cette fois de vive voix, au Palais de Tokyo, avec la nouvelle génération d’artistes qui comprennent sans nul doute la révolution internet : Henry Salvador, Yves Duteil (avec lequel le débat fut houleux), Eddy Mitchel, Philippe Lavil (n’est-ce pas Alban ?), Alain Chamfort, ou encore Louis Bertignac. On aura su apprécier l’ouverture d’esprit de ce dernier, résolument contre la répression et qui offre ses propres morceaux en MP3 sur son site.

Sur le site en lui-même, le format blog choisi par le ministère et par Publicis n’était sans doute pas le plus adapté au débat. Comment entretenir un débat construit lorsque 400 commentaires s’alignent sous le vidéocast contestable et contesté de Marc Lavoine ? Déjà submergé de commentaires, pour beaucoup contre le projet de loi et pour une large part en faveur d’une licence globale, le site reste d’une lisibilité difficile. De ces débats, on ne retiendra certainement que les positions exprimées au premier chef par les professionnels de la création.

Mais pouvions-nous attendre plus d’un site évidemment réalisé pour faciliter l’adoption de la loi en mars prochain ?

Le débat continuera sans doute davantage sur les lieux traditionnels, comme sur le forum de Ratiatum qui connaît depuis plusieurs semaines la participation active de professionnels tels que Laurent Petitgirard, l’ancien président de la Sacem.

Comme le fait justement remarquer Shivastudio, il y a tout un symbole derrière le choix du nom de domaine. Lestelechargements.com, extension réservée historiquement au domaine du commercial. Les .net, .org ou .info n’ont pas tardé à naître en contestation.

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